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170Z. très, deforte que les chemins n’y fontpaspra-
y. Juin, tiquables en é t é , lors qu’ il p leu t , à cauiè de
l ’épaiiTeur du limon ou de la bouë , dont ils
font remplis- Et comme le nombre de ceux
qui tiennent boutique en cet te V i l le eft très-
. g r an d , il faut qu’ ils.fe contentent d’un pet it
endroit pour cela , qu’ils ferment le foir en
fe ret irant - Il y a auffi divers Bureaux, dont le
principal eft celui des affaires étrangères ; les
autres font lé Rojèred, où Bon t ient le R e g î t r e
de la Noble f feRuf lïenne , des Gouverneurs 8c
des autres Miniftres : Le D^v^vorets , où l ’on
t ient les Comptes de tout ce qui appartient à
l ’entretien de la Cour : LePoJhene, où font les
Regî tre s de toutes, les Ter res de la Ruflie : Et
en f in , celui du Re g î t r e des Soldats, dont le
nombre eft fort diminué depuis la derniere fé-,
di t ion. Tous ces Bureaux font des Bâtiments
de pierre , où il y a toujours un grand nombre
d'Ecr ivains ou de Commis , dans plulîeurs
appartements, qui reffemblentàdes prifonsâ
Ils fervent auffi fouvent à cet u fa g e , &c on y
t ient des Criminels enchaînez dans des lieux
fép a r e z , 8c m ême des prifonniers pour dette ,
qui s’y promènent les fers aux pieds. Les
principaux Commis y on t des chambres à part,
Sc en quelques-uns , ils font aflîs à une longue
table couverte d’un tapis rou g e , femblable à
la tenture des chambres. Les Regî tre s des
Charges
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 131
Charges de ceux qui ont leman îmen td e s af- 1701.
faires é trang è re s , fe.tiennent dans celui d ’/- y. Juin,
mfens. Ceux des T erres des Royaumes de Ca^an
Sc d'Aftracan, Sc des Provinces qui y font annexées,
dans celui qu’on nomme Kafàns d’ISvoorest
O n en a érigé un nouveau pour l ’Amirauté ,
nommé Rujchenunjne, où l ’on garde le R e g î t r e
des Armes. L ’Apothicairer ie eft au même en* Aj>orhicài-
d r o i t , aufli-bien que le R e g î t r e du nom des Iene"
O r fè v r e s , qui font au ferv ice de Sa Majef té,
& qu’on y paye. Ceux de la meilleure .partie
des revénus de l ’Eftat font dans le Boljchaia
Kfaefna. On fait les Procès â laN o b l e f f e , aux
Chanceliers Sc aux Commis , dans ceux de
Soednoi Vvolodmerskoi., 8c de SudnoiAdosfofskoi. Les
droits des Sceaux fe'payent dans celui de Pet-
fiutnoiy 8c y font enregîtrez ; Toute s les Ma i fons
Religieufes font foumifes au Prises des
Monafteres , & les caufes fpirituelles fe ju gent
dans celui du Patriarche ; f c a v o i r , celles
qui regardent les mariages , les héritages , les
différends fournis à des arbi tres, les broüille-
ries qui furviennent dans les fami l le s , les
adultérés, 8c chofes femblables. Celui dejamf-
koi ferr à l ’enregîtrement des C h a r t ie r s , emp
lo y e z toute l ’année au fervice de Sa M a je fté.
Pendant le fe jo u r , que j ’ay fait â Mo fc ow ,
ces 18. Bureaux fe tenoient dans le C h â te a u ,
hors duquelil y en avoitplulîeurs autres ;iça-
R ij v o i r ,