IJOZ.
<â Juin.
Enterrer
tout en vie.
Foiieter.
L a qne-
ftion.
154 . 1 V o y a g e s
pendent comme ailleurs.. On y enterre auifi
tout en v ie jufques aux épaules , comme il a
été dit. A u refte ces exécutions s’y font ave c
iî peu de b ru i t , que lorfque cela arrive à un
bout de la V i l le , on ne le fait pas à l'autre.
Quant à ceux qui n’ont pas mérité la m o r t .,
on les punit du IÇnoet:, c ’eft un grand foüet de
cu i r , dont on les Frappe fi rudenpent fur Le dos
nud, qu’ils en meurent fouvent . La maniéré
dont fe fait cet te exécution eft .fort e x traor dinaire.
Le boureau.choifitpour ceia.entre les
fpeélateurs, la perfonne qu'il juge la plus forte
&£ la plus robuite , & lui met le .criminel fur
le d o s , les bras par-deffus les'épaules , Sc les
mains fur l ’eftomac. Enfuite 011 lui lie les
pieds ; un des valets du boureau le prend par
les cheveux ., &c on lui donne le nombre de
coups auquel il eft condamné,lefquels ne manquent
pas d ’emporter la peau lors qu’ ils font
bien appliquez. Les coups de bâton Font ré-
fe rv e zp our les moindres crimes. O nm e tp o u r
cela le criminel le ventre à terre ., & deux
perfonnes s’affeyent fur fa tête.ôc fur fes pieds,
jufques à ce que la fentence foit exécutée.
Lors qu’ils donnent la queilion , on fufpend
le cr iminel en l ’air , & on le frappe avec le
fo ü e t , dont on v ien t de par le r , &c puis on lui
paife un fer ardent fur les cicatrices deseôups
.qu’il a reçus. La plus violente de ces tor tures
)
. . d e C o r n e i l l e l e B r u y n .1 T 35'
res, eft lors qu’on fait rafer le fommet de la
t;ête du c r im in e l , & qu’on y verfe de l ’eau
froide goûte à goûte ; & ceux qui ont enduré
ce fupplice avouent que c ’eft le plus cruel de
tous. La punition des débiteurs info lv able s ,
ou qui refufent defat isfaire leurs C r é an c ie r s ,
eft de les expofer devant, le Bureau où ces
fortes d’ affaires fe ju g e n t , où on leur donne
a plufieurs reprifes trois coups de bâton de
côté fur les jambes. Ceux qui doivent 100.
Rubels , qui fpnt 5.00V florins , font punis de
cet te maniéré , tous les jours , pendant l ’ef-
pace d’un mois ; & ceux qui doivent plus ou
moins à proportion. Et lors qu’enfuite de cela
, ils ne peuvent encore s’a cqu i te r , on met
a prix ce qu’ ils poffcdent , &c on le donne i
leurs Créanciers. Enfin , quand cela ne fuffir
pas , on les livre eux-mêmes , leurs femmes
& leurs en fa n t s , à ces Créanciers pour aquit-
ter leurs dettes en fe rv ant . On ne décompte
même pour ce fervice , que cinq Rubels par
an , pour un h omm e , & la moitié pour une
femme , parce qu’il faut qu’on les nourrif-
f e , & qu’on les entretienne d’habits : & i l s -
font ob l ig e z de fervir de cette maniéré jufques
à ce que la dette foit abfolument aquit-
tée.
1 On t ient que la v i l le de Mo fcow eft au cent
r e , & dans le meilleur climat de la Mofcovie
,
Punition
des débiteurs.