rl6í>Z. 25. May.
S on arrivée
ç n A íie .
Defcription
du pa'is des
des Tarta-
re s de Sy
Jbérie.
C h a p i t r e X V I I L
Son arrivée en A fie. Defcription du pais des 'Tartans
de Sjbérie ; leur Religion, & leur maniéré de njivre.
j> #" E Miniftre étant arrivé en A fie , fur
, , \ j làSu^anj<z>aiay ne la trouva pas lî agréa-
, , ble que la Kamay qui eft une très-belle R i -
, , v i e r e , remplie de toute forte de poiffan, 8c
„ d o n t les rives iont ornées de beaux 8c de
3, grands Vil lages bien peuplez ; de belles Sa- ,
33 l ine s , de Terres labourées , de Boccages
3, de grandes Prairies, émaillées de toutes for-
, j tes de fleurs ; 8c de tout ce qui peut plaire
,3 à la vûë , depuis Solikams^oi jufques ic y . Ce
>3 n ’eft pas que le p aïs , qu’arrofe la Su^avvaia,
3, qui tombe à l ’O üeil dans la Kama , ne fo i t
3, aullï très-beau 8c très-bon; mais o n s ’ennuye
3, en la remon tan t , parce qu’on n’avance gué-
33 res 3 8c fur-tout quand les eaux en font en~
3, fiées , 8c qu’ il faut fe fe r v i r de la l igne . Il
, , arriva,le vingt- cinquième May,dans le païs
„.des. premiers Tartares de S yb é r ie , nammez
,3 IA-cogulski, lequel eft aufli affez,peuplé le lo n g
, , de cet te Riv ie re , 8c d’une beauté charman-
, , te. On y t r o u v e , à l ’entrée 8c à la fortie »
j , des Montagnes; toutes for tes de belles fleurs
as
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .' ^ 2 5
7, 8c d’herbes odoriférentes , une quantité
,,prodigieufe de bêtes fauves , 8c toute forte
, ,d e gibier. Comme les Tar tares de Varogul y
„ qu’on trouve fur cette R iv ie r e , font Payens,
j, il eut la curioiîté d’aller à terre pour s’en-
„ t r e c e n i r avec eu x , fur leur Croy ance 8c leur
„m a n ié r é de v iv r e .
„ I l s font robuftes, 8c ont la tête affez grof-
3,fe. Leur Re l ig ion ne coniîfte qu’à faire une
3, fois l’année des Offrandes. Ils fe rendent
,, pour cela dans les bois d’alentour , 8c y im,-
„m o l e n t un animal de chaque efpece. Leurs
„p r in c ip a le s V iè t im e s , font les Chev aux 8c
„ d e s Boucs t ig re z . Ils les é co rch en t , les pen-
3, dent à un arbre , 8c puis fe profternent de-
„ -vant eux ; 8c c ’eft-là leur unique culte. En-
„ fuite ils en mangent la chair enfemble ; ils
3, s’en retournent , 8cne prient plus tout le re-
3, fte de l ’année. A quoy b o a le faire davan-
j, tage , difent-ils. Ils ne fauroient rendre la
3 , moindre raifon de leur C r o y a n c e , 8c deJeur
,, Culte. C ’eft celui de leurs peres , ajoiuent -
3, ils , 8c cela leur fuffit. Comme Mr . Isbrants
3, Ides leur demanda , s’ils n’avoient aucune
„ connoiffance de Dieu ? S’ils ne croyoient pas-
3> qu il y eue dans le Cie l un Eftre fuprême „
3> Créateur de toutes ehofes , qui gouverne.le
„ monde par faProvidence.qui donne lap lu y e
?,8c le beau tems î Ils répondirent que c e la
3,,pour-
1 691?.
2-y - May.
L e u r R e 1-
ligion &
leu r Ofir ande.
Ils ne
prient qu’ut
ne fois Tannée.