6 V o y a g e s
' 7 ° '; qui font plus petits , 8c ont le bec pointu; ils
17- . {ont; n o i rs par-deifus, 8c blancs par-deiTous,
Ce t te nuit , 8c le lendemain d ix - fep t iéme ,
nous eûmes un grand b roüillard 8c de la pluye.
Sur les 8 . heures nous rencontrâmes un v a i f -
fe au , parti de Hambourg le 30. Juillet , allant
â A r ch an g e l . Le broüillard cont inuoit
toujours 8c nous empêchoit de v o i r la terre
qui étoit â côté de nous, mais le Cie l s’étant
é c l a i r c i , nous l ’apperçûmes enf in, 8c nous
nous trouvâmes â la hauteur du 70. degré 3 ^
minute s ; de latitude , proche de la terre-de
Loppe, 8c d’une haute montagne qui é to i t au
Sud-Eil. Il s’y trouva un vaiifeau François ,
dont le Patron v in t â nôtre bord. Comme i l
ne parloit que F r an ç o i s , 8c qu’il n ’y avoir
que moy fur le vaiifeau qui l ’e n t e n d î t , je fer-
vis d’Interprête. Il nous dit qu’il y a yo i t c inq
mois qu’il é to i t parti de Bayonne pour aller
en Groenlande, d’où il s’en retournoit chez
lui , après a v o i r pris n euf baleines , la der-
niere à 4. ou 5. lieuës de l ’endroit où nous
étions , 8c qu’il efperoit d’en trouver encore
fur cette Côte , où il nous demanda iî nous
n ’en avions point apperçû. Nôtre Pilote lui
Etrange ba- ayant fait quelques honnêtetez , il ajoûra
leine. qu’une des b a le in e s , qu’il avoit p r i fe s , avoit
des dents de cinq pouces de lo n g , au lieu dè
, cô te s ; qu’ il avoit rempli 3 z. tonneaux de fon
la rd ,
DE C o K N E I I l E ' 1 E B R U Y N. J
lard, 8c 7. 8c demi du- fel qu’elle a vo it fur le
derrière du col. Il nous aifura que ce n ’étoit
pas la première fois qu’il en avoit trouve de
femblables ; qu’on rafinoit ce fel à Bayonne,
pour le tranfporter enfuite dans les pais étrangers
; qu’il avoit une vertu admirable pour
éclaircir le teint des femmes 8c leur donner
un certain air de jeuneife ; que c ’ é to i tun remede
excellent pour plufieurs mau x , 8c qu’on-
en d ro i t bien de l ’argent . Il voulut nous per-
fuader auifi que lès Bafques étoient les premiers
qui avaient entrepris le v o y a g e de la
Groenlande. Nous rencontrâmes plufieürs autres
vaiifeaux en ce quar t ier - là, 8c nous continuâmes
nôtre route fur le fo i r , le tems étant
toûjours fort variable. Le v in g t ième nous
parvînmes , fur les. huit heures du matin , â
<r. ou 7. lieuës des Côtes de l ’Iile de Loppe, que
nous avions au Sud-Eft , fans la v o i r , parce
que l ’air étoit fort couver t 8c nébuleux. -Le
v ing t -qua t r ième y le broüillard fut fi épa is ,
que nous avions de la peine à vo ir d’un bout
du vaiifeau â l ’autre.Le ving t -c inquième nous
nous trouvâmes à la hauteur du 72.. degré 2.4.
minutes , 8c il furvint un calme fur le foir
ave c un grand broüillard la n u i t , pendant
l ’obfcurité. de laquelle un matelot prit un
grand faucon , qui s’étoit venu percher fur
nôtre navire. Nous avions for t envie de le
co n fe r -
I 7 O I.
17. -Août.
Son fel.
L ’ Iile de
Loppe.
Prife d’un
faucon.