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703: g lo i s , m’ayant apperçû de cet te r iv ie r e , en-
Févner. y o y é r en t deux ou trois de leurs gens pour fa-
vo ir ce que je faifois. Les v o y an t a v a n c e r ,
je dis aux Ma te lo t s , qui étoient armez de de-
my piques, d’empêcher qu’on n ’approchât de
m o y , de ne dire à perfonne ce que je faifois ;
&c au cas qu’on leur d eman d â t , de répondre
q u ’ils n ’en favoient rien. Il s’ affembla cependant
plus de cinquante Ruffiens fur la Mo n tagne
, at t irez par la curioiïté & par la nouv
e au té du fp e& a c le , fans pouvoir comprendre
ce que c ’étoit. Mais les M atelots les ayant
repouffez, ils n ’o férent paifer outre. Lorfque
je fus de retour â la V i l l e , j ’appris du Contre-
Amira l , que le bruit s’étoit répandu , qu’on
a vo it fait enterrer en v i e , fur le fommet de la
m o n ta g n e , un des domeftiques du C z a r , fans
qu’on fût qui c ’é to i t , ny pourquoy ; que cet
h om m e , enterré jufques à la c e in tu r e , tenoit
un grand livre à la main ( c’ étoit le papier fur
lequel je deflinois ) & qu’il n’étoit permis à
perfonne d’en approcher , trois fent ine l le ss’y
,oppofant.Les Officiers même fedemandoient ,
qui étoit celui qui v eno i t d’être ainiî exécuté
. Mais trouvant le douzième du mois , que
le cr iminel a voit changé de place > & par con-
-féquent qu’ils s’ étoient trompez , ils allèrent
fe mettre une autre chimere dans l ’efprit. Il
y a vo it un peu plus loin « n y ieu xC ime t ie r e ,
où