i 7 « r.
H . Septemb.
N a v e ts ex-
traordiuai-
res.
1 ; .Septemb.
T en te s des
Samotedës,
ZO V O Y A G E S
Pendant le féjour que nous y fîmes ÿ on
nous apporta pluiieurs fortes de navets de différentes
couleurs , d’une beauté furprenante.
Il y en a vo i t de violets , comme les prunes
parmy nous , de g r i s , de blancs & de jaunâtres
, tous tracez d’un rouge , femblable au
v e rmi l lon , ou à la plus belle laque, aufliagréar
blés- à la vû ë qu’un oeillet. J ’en peignis quel«
ques-uns à l ’eau fur du p ap ie r , & en en v o y a y
en Ho l lan d e , dans une b o ë t e , remplie de fable
f e c , à un de mes amis , amateur de ces fortes
de curioiîtez . Je por tay ceux que j ’avois
peints à A r c h a n g e l , où l ’on ne pouvoi t croire
qu’ ils fuffent d’après nature , jufqu’à ce que
j ’eus produit les navets même ; marque qu’on
ne fait guéres d’attention à ce que la nature
y peut former de rare & de curieux.
Le t r e iz ièm e , j e retournay vo ir les Samoïe-
de s , & y deiïinay une de leurs tentes en dedans
, après l ’avoir ouver te des deux cotez:
pour la mieux confîdérër. J ’étois accompagné
d ’un de mes amis , & avais trois femmes à cô té
de m o y , dont j ’en ob lig ea y une à tenir le Berceau
à mon gré , en prefence de fon ma ry, ,
comme on le vo i t dans la Planche.
Ces Tentes font ordinairement remplies de.
peaux de R e n n e s , qui leur fervent de iîéges.
& de 1 its. C e la , jo in t à leur maniéré d’apprêter
leurs viandes , qui font le plus fouvent hafardées*