I 6í)Z.
t ÿ. juillet.
Départ de
Samarofs-
Jcoi-jam.
Arrivée à
la Ville de
Surgut.
Belles pele-
îeries.
„m o y e n n e grandeur , & ont le mufeau poin-
„ tu, auffi-bien que les o reilles, qu'ils ont dref-
„ f é e s , 8c la queue retrouifée, comme celles
„ des loups & des renards.On s’y méprend auffi
„ quelquefois dans les bois , tant ils leurs ref-
„ iem b len t . Il eit certain qu'ils fe mêlent fou-
„ v en t enfemb le , 8c qu’ils paroiifent aux en-
„ virons des. V il la g e s , lors qu’on y £ai.t des
„ préparatifs de chaffe.
„ C e Miniftre partit de Samarofskoi-jam le
„v ing t -ne .uv iéme Ju i l le t , & d e f c e n d i t , avec
„ d e u x Barques, la principale Branche de l ’/r-
,,tis , vers V ü k j ,o ù ¿1 arriva le lendemain. Ce
„ Fleuve eil bordé de Montagnes à l ’Eft,-Se de *
„ Prairies à perte de vue , à l ’O u e f t , & a une
„ g r a n d e demy-lieuë de large en cet endroit.
„ L e fixiéme A o û t , il arriva à Surgut, V i l le
„ fituée à l’Eil de cette Riv ie re . On trouve, en
„ c e s quar t iers- là., en avançant dans lep a is ,
„ à l ’Eft , & en remontant \'Oby » depuis Sur-
,,gut jufques à la V i l le de Narum, de très-bel-
„ les Martes Zibe l line s d’ un brun p â le , 8c des
„noir.es ; les plus belles hermines de toute la
,iSybér ie , 8c même de toute la Ruffié, 8c des
„ renards n o i r s d ’une beauté inexprimable.
„ O n en conferv e les plus beaux pour SaMa-
„ je f t é Gza r ien n e , 8c on les eftime jufques â
„d e u x 8c trois cents Rubels la piece. Il y en
„ a même qui furpafTent , en cette couleur ,
»
d e C o r n e i l l e l e B r u y n 7 5 4 J
x, les plus belles Martes Zibellines de la Dau-
X,rie. On les prend avec des chiens , furquoy
„ les habitants contèrent l ’avanture , qui fuit,
à l'Auteur de ce V o y a g e .
„ Un renard no ir , des plus beaux , ayant pa-
» r u au commencement ded'année précéden-
31 t e ,.proche de Surgutr c n plein jo u r , fut pour-
,., fui.vy d’un Païfan , qui avoir des chiens de
„ la.me.me couleur ce renard ne pouvant fe
„ fau.yer, fe tourna tout-à-coup vers eux d’un.
„ air courtois.» fe coucha fur le dos , Sc.fe.mit
„•à leur lecher le mufeau ; enfuite de quoy »,
x, il fe. mit à courir 8c à .jouer avec eux , fans.
„ que les chiens lui fiifent aucun m a l , & puis „
„ p renant fon tems, fe fauva dans les bois, o ù
„ le Païfan ,.qui n’avoit point d’ armes à f e u ,
„ 1 eut bienrtôt perdu d e v û ë , avec l ’efpéran-
„ ce qu il avoir conçue d’un fi riche butin.
» Ce renard revint deux jours après au mêr
» me endroit , o ù le Païfan l ’ayant encore ap-
„ p e r ç u , le pourfuivit une fécondé fo i s , ave c
3} les memeschiens» 8c un chien b lan c , qui les
„ furpaifoit tous en fineife : les chiens noirs;
„,1 ayant attiré une fécondé fois parmy eux»
„ le blanc ,.q,ui le. connoiifoit mieux que les
» aut re s , s’en; approcha d o u c emen t , & puis,
».voulut fe jetter fur lui j. mais le renard fit:
„ un faut de cote 8c fe fauva encore dans les
».bois. Le Païfan,qui v i t bien qu’ il falloir ufer.
,, d’adrejf-;
1 69t.'
6. Août.
Avanture
& rufe d’ua
renard.