1701. plus, au milieu de c e t t e p la c e , un g rand Nep-
1 *• Janvier, tune affis fur un Dauphin , & a côté de lu i , plufieurs
fortes de feux d’artificespar terre,entourez
de pieux, aufquels on a yo i t a ttaché des fà*
fé e s , qui firent un très-bon effet > les Unes formant
une pluy e d’o r , & d’aut re s je t tant des
étincelles. Lors qu’on fut fur le point d’allu-;
mer les feux d’ar t i f ic es ,pluf ieursEc c lef iaf t i -
ques & autres perfonnes de confidération for-
t irent de la lo g e , ou étoit Sa Majefté., & en trèrent
dans un lieu c o u v e r t ,p la c é au milieu
de toutes ces machine s , pour y faire quelques
cérémonies. Il y a vo it nne garde de foldats
au-deffus de la porte de cette lo g e , qui étoit
ornée de plufieurs étendarts. A u r e f t e ,o n n e
fçauroit exprimer le concours de p eu p le , qui
fe rendit de tous côtez pour v o ir ce fpeéfcacle.'
La foeur du C z a r s’é to i t placée pour c e la , a v e c
plufieurs D am e s , dans une tour ai{l bout de
cet te place. Il y en a vo i t une au t re , des plus
élevées du quar t ie r , i lluminée depuis le haut
ju fq u ’en bas: on entendit alors encore une fois
le bruit de l 'a r t i l le r ie , dont on a vo it déjà fait
une décharge avant le répas. Lorfque le feu
d'artifice fut a ch e v é , on couvr i t une fécondé
fois les tables. Je me retiray alors à la Slabode,
ou j ’entendis encore tirer 90. coups de canon
à dix heures , & plufieurs autres enfuite. C e
que j e trouvay de plus e x traordina ire , dans
> une
une occafion comme celle- là , & dans une 17017
foule femblable, fut qu’ il n’arriva aucun de- ** • janvier.
fordre , par le foin qu’on avoit eu de placer
des Soldats & des Gardes de tous côtez. Il n’y
eut que quelques Officiers François, qui s’étant
qu e r e l le z , mirent l ’épée à la m a in , & firent
dir bruit proche de la Loge de Sa Ma je fté.
Pour en empêcher les fuites, on fit planter
quelques jours après , à la Slabode Allemandcy
proche de l ’Egli fe Hollandoife , un poteau»
au bout duquel on avoit attaché une hache &
une épé e , a v e c trois Affiches ou Placards;l’un Ordre rien
langue RuJJienne-, l ’autre en Latin, S c le t roi - Soureux-
fieme en Allemand, portant défenfe à un cha cun
de tirer l ’épé e , ou de fe battre en duel »
fous p e in e de la vie..
C h a -