l S 9 S* „jufqu à perdre le fe n tim e n t, tant hommes
I. 7anvur. ^ qUe femmes. Celles-cy, fis leurs filles, mon-
mer&fefiî- » £enc ^ ch ev al, aufîi-bien qu’eux ; 8c fe ferle
s. „ v e n t de même d’ares 8c de flèches. Ils mani
e u r pain, „ gent , au lieu de pain , des oignons-de-lis
jaunes fechez, ôc en font une forte de boiiil-
, , h e , après les avoir réduits en farine y mais
„ ils n’ont aucune connoiifance du labourag
e ni de l’agriculture. Là, comme ailleurs,
„ o n eftime ceux qui ont de grandes richef-
„fe s , qu’ils acquierrent , par le commerce
„ qu ils fon t , avec les Targajî, & les JCixi, qui
„ iont fous la domination de la Chine. Ce tra-
„ fie confifte principalement en pelleteries,
„ qu’ils négocient contre de la toile de cot-
ÿ ton bleuë , d ’autres toiles 8c du tabac. Ils
9 prétendent être defeendus de ces Targafiou
„des Aorfi', avec lefquels ils font des alliàn-
„ces 8c vivent en bonne correspondance.
„ On trouve , à une demy journée du Chanteau
d’Argum, dans les Montagnes, une Mi-
„ ne d’argent comblée , où l’on voit encore
„ plufieurs Fontes que les peuples de Nieucheu,
,, 8c de la Daurie , y ont faites autrefois. De-
„ là , jufqu’à Nerfinskoi, Capitale de la Daurie y
„il y a dix journées de diftance par terre ,
Btfcription „fur des chameaux. C’eft un beau pais , en-
rfe_a „trecoupé de petites Rivieres, où l’on trou-
,, ve les plus belles plantes , 8c les plus belles
„ fleurs
d e . C o r n e i l l e l e B r u y n . 4 3 9
„ fleurs du monde, dans les M ontagnes 8c aux ,1 tfp-j...
„environs ;■ 8c dans les Vallées , de l’herbe y
„ qui a trois pieds de haut y mais les terres n’y
„io n t pas cultivées , ces,quartiers-là étant
„habitez par des Tartares fujets de Sa Maje-
„ fté Czarienne..
„ Après avoir traverfé, Y Argum, 8c la grande: Frontière»
„R iviere d’Amiir*, vers celLe de Gorbifa , qui ^¿giaCht
„fert de Frontière aux Etats de ce Prince, 8c ne.
„ à ceux de l’Empereur de la C hine, do-nt la
„ Jurifdiëbion s’étend à l’Eft.de cette Riviere
„jufqu’à la M e r, 8c celle du Czar à l’Güeft ôc
„ au Nord y. on trouva,.àl’Eft de la CjorbiJa, les;
„ Rivieres de Tugur 8c à 'U d a , qui font au N ord
„ de VA mur , 8c vont, fe décharger dans l’O-
„ céan de la Chine , ou la Mer d’ Amur~ Q-n
„p ren d beaucoup de martes zibelines entre
„ ces deux Rivieres-là , dont les bords font
„ habitez par des Tungujès , des Alemuri, 8cdes,.
yj,KoreiJt. Il y a de l’apparence que ces derniers Defcriptimr „ font originaires d e Coela, qui n ’en eft pas des KoreiA
,,fo rt éloigné, 8c où l'on peut fe rendre , en
,, peu de jours, avec un vent favorable. O n
„ dit qu’ils vinrent d’abord habiter fur les
„ bords de Y A mur , 8ç qu’ils fe font étendus
„plu s avant dans la. fuite. Ceux qui demeu-
,, rent fur les Côtes de lia Mer ,. vivent de la
„pèche y 8c ceux quj; font plus avant dans le
Mnaïs.,. de la chaile », dont ils s’enrichiflent „
„ par.ee