i j o i i une fi grande vénérat ion pour ce v i e i l la r d ^
2ï. May. qu’ils le fouteiioientpar-deffbusles bras, toiu-
tes les fois qu’ il vouloir fe l e v e r , comme il fit
lorfque nous approchâmes de luivIls dévoient:
refter dans cet te prifon jufqu’ au retour de Sa
Majefté Czar ienne. On les a vo i t laiifez en^
fem b le , fans les mettre aux fe r s , d a n su n l ie a
qui- n’étoit pas couver t , aflis fur quelques-
n a t te s , à quelque diftance les uns des autres*..
Les prifonniers , qui étoient au même en droit
, a voient la plupart les fers aux pieds;;.
ôc leurs chaînes étoient iî courtes q u ’ils
a voient de la pei-ne à fe remuër. Ils. avoient
outre cela chacun un garde en dedans , outre
ceux de dehor s , pour les empêcher de. s’évader.
Ce t te prifon-, faite de poutres r étoit affez
élevée , petite , quarrée , & ouverte par en
haut ; mais il y avoit quelques endroits cou*-
verts-en dedans. La curiofité m’ayant porté à
v o i r ces Hennî te s une fécondé fo r s , j ’appris
qu’on les a-voit fait tranfpor te r dans une mai-
ion voif ine., ôc qu’ils y d e vo ient demeurer
jufques à nouvel o rdre,
victoire- On re çue , vers la fin de ce mois , la nou*
furkiSué- v e ^e dhine autre v-iétoire, remportée fur-les
dois.-' Suédois par les Troupes de Sa Majefté: L’Impératrice
m’en v o y a querirpeu après , ôc m ’ordonna
de p e in d r e , une fécondé fois, les jeunes
Princefféx en: g ran d , ôc habillées comme
1 *
I J O Z .
i l . May.
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .' 1 1 7
Ta première, (a) J’ aurois bien voulu m’en dif-
penfer , ôc je la fuppliay très-humblement de
m’exeufer , fous prétexte qu’ il fa llo it que je
pourfuiviffe mon v o y a g e : mais comme je
trouvay que mon refus lui dépla i foi t , je réfo-
lus, pour plufteurs raifons , de la fat is faire , ôc
«îe mis à travailler fans perdre de tems.
Le cinquième Juin ,. la. plûpart des Ma r chands
, qui étoient reftez à Mo fcow , en par- pciul uuc
t irent pour fe rendre à Archangel.. Nous les fecondefois
conduifîmes,. fel-on la coiî tume, â 10..rvrver- fes.Prmc?~
fies de cette C a p i ta le ,, jufques â un V i l la g e fi-
tué. fur la Y ou Je , où l ’on f i t tendre quelques
tentes pour y refter quelqtie-tems , . ave c les
Dames qui nous a voient a ccompagnez. Enfui-
te ,„après avoir pris.congé, d’eux-ôc leur, avoir
fo,uy.
Juin.
L ’A u teu r "
peint une
(a)‘Cè que d iticy nôtre
Auteur du defir qu’’avoient
ces PrinceiTes d’avoir leurs
Portraits, eft une marque
du goûtque le Czar régnant
a introduit dans fon Royaume
, & qui y étoit inconnu
avant lui ; car , fuivant la
Remarque du Bâton de Ma-
yenberg, envoyé par l ’Èm-
péreur Leopold en 1683. au
Czar Mlexis Michalovoics,
il n’étoit pas polïible dè rencontrer
dans toute la Mofcovie
d’autres Images que
celles dés Saints. De manière
, dit-il, pag. 91. de fa
Relation , que la memoire
des ayeux, à l ’égard de leurs
petits-fils , paife avec leur
vie. Et i in ’y apoint là de figures
desÀncêtresdlluftres
par leurs belles aâions, n y
de tableaux , pour exciter "
leurs SucceiTeurs à la ve rtu,.
& leur infpirer une noble-
émulation.