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A rr iv é e
d’un Env
o y é C h inois.
„ q u i fuccombérent enfin, après bien des fa*
â tigues , ôc faute de n o u r r i tu r e c e s Deferts
$ ne produifant rien que de l'herbe féche,coitv-
„ me on vient de le dire. Ils en manquèrent
„ même à la fin , les Tartares y ayant mis le
„ f e u ; deforte qu’on fut obligé de faire une
„ double tra ite , en l’état où ils é to ient> pour
„ trouver un lieu où il y en eut. ;
„ La plupart des Marchands , qui l ’accom-*
„p a g n o ien t , ayant perdu leurs chevaux, fu-
gj rent obligez d’aller à pied v ôc comme ceux
qui reiloient, n’en pouvoient plus -, ils-au*
„ roient été réduits à la néceifité de laiifer une
3J bonne partie de leurs marchandifes dans ces
„ D eferts , s’ils n'avoient eu la précaution de
„ fe pourvoir d’un grand nombre de cha-
„ meaux , qu’on menoit par la bride.
,, Enfin, après avoir eifuyé mille fat igues,
„ on arriva , avec une peine inexprimable, à
„ l a Riviere de Sadun, où nos voyageurs trou-
vérent un air plus temperé , ôc l’herbe naif-
fante. Ils s’y arrêtèrent deux jours, pour fai*
„ re repofer ies chameaux & les che vaux, qui
,, n’en pouvoient plus. Un Envoyé Chinois,
„ de la Vi l le de Mafgeen, que l ’Empereur en-
„ v o y o i t au JA'voi’w od e de Ncrfinskoi, y vint
„joindre Monfieur l’Ambaifadeur, avec une
„ fu i t e de cent perfonnes , ôc le mit en état
j, de s’oppofer aux entreprifes des Mongoles,
. ,j ayant
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 399
7, ayant alors une troupe de fix cents hommes.
„ Le quinzième Mars, il parvint à la Ri-
„ v ie r e d e Kailan, qu’il traverfa à un gué, où
„ l’eau étoit fort baife, ôc alla camper, à une
,, lieuë delà, dans une Vallée , où il n’y avoit
„p ou r tant guéres de fourage. Il y paiTa la
„ n u i t , ôc apperçût , à la pointe du jour , une
„ groiTe fumée , qui venoit du Nord-Oüeft ,
„ ôc qui lui donna de l’ inquiétude, craignant,
„ avec raifon, que les Tartares, qui avoient
„ mis le feu à l’herbe flétrie, ne l’avoient fait
„ q u e pour l'attaquer, à la faveur du vent ôc
„ de cette fumée. Comme fon falut dépen-
„ d o i t , après Dieu , de celui defes chameaux
„ ôc de fes chevaux ; il les fit aller derrière
„ une Montagne , dans un lieu où il y avoir
, , de l’herbe, ôc où ils étoient à l’abry des flâ*
„ mes. Il fie avancer en même-tems,. du côté
„ d’où venoit la furriée , cent hommes , avec
„ des couvertures de feutre, dont on a accoû-
„ tuméde couvrir les. chameaux, pour tâcher
„ d’éteindre le feu ,. ôc l’empêcher de s’éten-
„ dre jufqu’à l ’endroit où étoit la Caravane.
„ Nonobftant toutes ces précautions, la flamme
, pouffée avec rapidité par la violence
>„duv ent ,dé tmif i ten un moment toute l’her-
„ be flétrie, qui avoit un demy-pied de haut
„ ôc ne lui laiiTa pas le tems d’enlever fes ten-
„ tes, dont elle réduifit une douzaine en cendres
%
1 <>94.
x j . M urs.
EmBrafê-
ment éxiou-
ventahie.