3z V o y a g e s
1701* lumières d e l a nature , d’où je conclus que ces
iSeptem . g ens. ^ pourroient bien avoir aufli quelque
Croyance connoiifance â cet égard. Lui ayant fait quel-;
desSam°ie" <l ues queftions fur ce fujet , i lm e dit qu’ il
c r o y a i t , ave c fes comp a t r io te s , qu’il y a vo it
un C ie l 8c un D ie u , qu’ ils nomment Hejha ,
-c’eft-à-dire Déï té -, qu'ils étoient per fuadez,
qu’il n’y a rien de plus grand ni de plus puif-
fant que Dieu; que tout en dépend : a\i À dam y
le pere commun de tous les hommes , a vo it
été créé de D i e u , ou en étoit provenu ; mais
que fes defeendants n’ alloient ni au C ie l ni
auxEnfers; que tous ceux q u i fa i fo ient le bien,
feroient placez dans un lieu plus élevé que les
En fe r s , où ils joüiroient de la félici té du Paradis*
& ne fouffriroient aucune peine. Ils fe r v
e n t cependant leurs Idoles , 8c révèrent le
S o le i l , la Lune 8c les autres P lan e t te s , & même
de certaines bêtes & des o ifeaux,félon leur
c a p r ic e , dans Pefpérance d’en tirer quelque
avantage. Ils met tent un c er tain morceau de
fer devant leurs Idoles , auquel ils pendent
plufieurs petits bâtons , à peu près d e l ’épaif-
feur d’un manche de couteau , 8c de la lon gueur
du d o ig t , pointus par un bout , p rétendant
reprefenter ainfi la tête d’un homme * 8c
en y faifant de petits trous , en marquer les
y eux , le nez 8c la bouche. Ces petits bâtons
font entor t illez de peau de P>enne,8c ils y pend
e C o r n e i l l e l e B r u y n .’ 33
dent une dent d’ours ou de loup * ou quelque
autre chofe femblable. Ils ont parmy eux une
perfonne qu’ils nomment Siamanou Koedïsnick^,
q u i f ign i f ieu n P r ê t r e ,o u p lù cô t un M a g ic ien ,
8c croyent que cet homme peut leur prédire
tout le bien & tout le mal qui leur doit arriver
; s’ils ferontheureux à lachaf le ; fi les per-
fonnes malades réchaperont ou mourroftt de
leur maladie ; 8c plufieurs chofes pareilles.
JLors qu’ils veulen t favoir de lui quelque avan-
ture , ils l ’en vo y en t qu ér ir , 8c lui met tent la
corde au c o l , puis la ferrent de maniéré qu'il
tombe comme mort. Auboutd eque lque - tems
i l commence à reprendre du mouvement , ôc
^revient entièrement à lui. Quand il v a prédire
quelque ch o fe , le fang lui fort des jo ü ë s ,
8c s’arrête lors qu’ il a fait ; 8c lors qu’il recomm
e n c e , il fe met à couler de nouveau , à ce
tjue j ’ay appris par des perfonnes qui en ont
lo u v en t été témoins oculaires. Ces Magic iens
por tent fur leurs habits plufieurs plaques de
f e r , & des bagues de même , qui font un bruit
effroyable lors qu’ils entrent. Ceux qui d e meurent
en ces quartiers-cy , n ’en por tent
point de femblables ; ils ont fimplement fur
4e vifage un refeau de fil-d’archal, auquel font
attachées toutes fortes de dents d ’animaux.
Qy an d un de ces Koedifhickj v ien t â mour ir , ils
lu i e le vent un Monument de pout re s , fermé
Tom. I1L £ de
Prêtre ou
Magicien
des Sameïe»
des.