1703. y vo i t à droite en e n t r a n t , le Siège Patrïar-
le . Avril, chai tout doré , avec un earreau de velours-
v e r t , 6c des crépines d'or autour des bras. C e
Siège eft élevé fur une eftrade de trois de-
g re z , 6t a fur le haut un pet it Chrift en peinture.
A u fortir de cette S a le , on nous fit mon-r
ter dans l ’appartement , où l ’on garde lesTrert
fors de la plupart des Patriarches. Il eft rempli
de Coffrets &c de C a i i fe s , qu’on fit ouvrir
de v ant moy. Il y a v o i t , dans la première, iix
Bonnets Patriarchaux , entre lefqucls j ’en v is
deux de grand p r ix , féparez des autres, & gar nis
de greffes perles , de gros diamants 6c de;
pierres précieufes. Les autres étoient garnis-
de mêm e , mais ils étoient moins riches. Il y
en avoit un fept iéme, garni de perles feule.--
ment , qui étoit celui du Métropolitain. O n
nous montra enfuite un Coffret rempli d e
Joyaux , 6c ent r ’autres de croixenr ichie s d e
diamants , pendues à des chaînes d’or.. T o u t
cela a vo it été à divers Patriarches > qui s’en
étoient fervis dans des C é r émon ie s , dans des
Proceifions , 6c en de certaines Fêtes. Il y
a vo i t aufïiplufieurs Pojaffes, ou ceintures gar^
nies de pierreries ; tous les Peignes , dont les
vieux Patriarches s’étoient f e r v i s , la p lupart
affez g ran d s , 6c faits d’écaille de tortue ; leurs-
Crof fe s , garnies de Joyaux par le bout > plusieurs
Armoires remplies de Robes o uVe f te s
Patr iar -
d e C o r n e i l l e l e B r u y k L r z y
Patriarchates ,.au nombre de 7¿>*,tóutes 'de bror
card d’or , enrichies de pertteslôc de pierres
précieufes. Il y a v o i t , dans les; pr inc ipale s ,
n eu f Robes d’une beauté 8c d’une magnificence
extraordinaire , toutes garnies de pierreries.
En d’ autres, de belles Etoles, 8c entr ’au-
tres celle que le Patriarche Conftant in por-
toit en l ’an-<ii7<>. à la maniere de compter des
Rufliens. Ce t te Robe eft d’une étoffe de foye
unie , 8c affez ufée par le tems.Ils en font beaucoup
de easy 8c lagardent parmy les habillements
les plus magnifiques. On vo i t dans.le
même.lieu .plufieurs Plats de v e rme i l -d o r é ,
a v e c de grands Vafes 6c d’autres Vaiffeaux de
même. A y an t fatisfait ma curiofité en cet en droit
, je remis au lendemain Dimanche , à
vo ir les autres Eglifes. J ’allay premièrement
t rouver Mr . Moejin Poeskin, pour favoir de lui *
f i j e ne pourrois pas v o ir la Robe de Jefus-,
Ghr i f t ; mais il me répondit que cela étoit im-
poifible ; parce qu’elle étoit dans un lieu feelé
du Sceau du C z a r , fans un ordre exprès, duquel
on ne p o u v o i ten obtenir la vùë. Je fus
bien fâché de n’y avoir pas fongé plutôt. Enfin
, je retournay à l’Eglife de Saboor, pour vo ir
ce qu’ il y avoit encore de curieux. On m’y
montra un grand Calice d’o r , d’environ deux
pàurnes de h a u t , qui fèrt à la Communion ,
couronné de quatre beaux joyaux , 6c fur le
F f ij pied
1703:
10. Avril.