cet te R iv ie r e & la Mer Balt ique. (4) Ce la fe
doit faire par le moyen de pluiîeurs Eclufes,qui
o n t 80. pas de 1 o n g , & 14. de large , fous la
direétion du Prince Gogann, dont le mérité ôe
èc les belles qu a l i te z , auffi-bien que fon zélé
pour le ferv ic e de fon M a î t r e , font dignes
des récompenfes dont il eft comblé. Le C z a r
nous fit conduire en traîneau fur ces Canaux *
a yant fait ferrer les chevaux à la glace , ôc
nous montra cet ouvra ge perfeélionné , qui
coniifte
(a) Ce grand ouvragé fut
terminé peu de tems après ;
& M. de l ’lfle l ’a marqué
dans fes nouvelles Cartes
de Mofcovie. L ’Auteur ne
s’explique pas bien fur un-
fujet fi important au commerce
s il falloit ajouter
que le Czar a établi par-là
une communication entre
la Mer Baltique, le Pont-
Euxin 8t la Mer Cafpienne.
Puifque le Don ou le Tandis
va ie jetter dans la Mer de
Zabachtr, & de-là dans la Mer
Noire; & le Wolga,qui communique
à ce Canal, par les
Rivieres de Schatta, d'u p a
& d’OcAt, fe jette dans la
Mer Cafpienne. Ainfi les
marchandifes, qui viennent
des Indes Sc de la Perfe, remontent
par ce dernier
Fleuve jufqu’aux Eclufes,
qui les portent dans d’autres
Rivieres , qui les con-
duîfent dans la Mer Baltique
; & celles qui viennent
de BAfie Mineure , de la
Geòrgie, & de la Turquie,
remontent par je T a n d is ,
jufqu’à la même Mer. Cet
ouvrage fi utile au commerc
e , dont L o ds X I V . avoit
donné le modèle en France
, par la jondiondes deux
Mers , étoît dû au Prince
qui remplit aujoutd’huy fi
glorieufement leTlirône de
Mofcovie ; & il lui étoit ré-
fervé de fuivre le projet
des anciens qui avaient
join t, par un femblable ouvrage,
le Wolga ôt le Tandis.
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . ' i $ t confifte en fept Eclufes fermées depierre gri-
fe. J ’y vis auffi uR Moulin à tirer delà bouë,
fait à la Hollandoife, par le moyen duquel,
après avoir fait rompre la glace, ce Prince fit
tirer de la terre propre à faire des tourbes,
qu on y travaille comme dans nos Provinces.
Il y en avoit pluiîeurs granges remplies, dont
nous fîmes l’épreuve, Sc que nous trouvâmes
très-bonnes.
Sa Majefté nous ayant bien régalez à midy,.
nous partîmes fur ies trois heures pour faire:
30. rvrverftes, jufques à la Maifon de Campagne
de Moniîeur le Fort. Gomme fon Village
n e il pas fur le grand chemin ,, trois de nos
conduéteurs tournèrent à droite , au lieu de.
fuivre la compagnie, Ôc nous paifâmes aune;
des Maifons de Sa Majefté, cinq eveverjles au-
delâ. Comme la nuit approchoit, j ’y entray
avec deux Officiers François, & nous y reliâmes
jufques à dix heures , en attendait nos
compagnons ; mais voyant que perfonne ne
paroifloit , nous continuâmes nôtre chemin,
par un Defert, ne trouvant que quelques taillis
par-cy par-là. Le troifiéme, nous arrivât
mes furies neufheures dumatin ; chez le Prince
AlexandreDaniele^ui-oit^ deMenfîkpfa iio.Wcr-
fies de la Maifon de Mon/îeur le Fort. C’eft uni
grand ôt beau bâtiment, qui reifemble à une
Maifon de Plaifance, ayant fur le haut urvjoli
cabinet
1703.
} . février.
Grandes
Eclufes fermées.
Tourbes
faites en ce
quartier’-là.