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l ¡.Scptemb.
Au tre s peu*
pies fau va -
Lamoetkje, qüi mangent de la chair de Rennes
comme les Samoïedes. Ils font au nombre de
30000. ou environ , gens belliqueux & fort
hardis. Il y aune autre nation , vers les Côtes
de la mer , qu’on nomme jaecogerie, ou foegra.
Ceux -Cy reflemblent en toute chofe aux Samdiedes
;
car alors tout fera heureux
pour celui qui interroge le
Dev in ; mais s’ils prennent
un tour contraire à celui
de c e t Aftre , le Prophète
ne leur prédit que des malheurs
, comme le rapporte
Samuel Rehen. Quod fe cir-
cum eant, annuti, ratione contraria,
& adyerfum foliscur-
fûm, colligunt inde infortunia*
oegritudines & mala omnia. Et
la raifon qu’ils apportent,
pour le fondement de ces
p r é d ir io n s , c ’eil que le Soleil
, q u ie illà grande D ivinité
de ces peu ple s , eft l ’auteur
de tout ce qui arrive
fur la T e r re . Cette fécondé
maniéré de deviner eft la
plus en ufage, parce qu’on
y a recours pour toutes fo r tes
d ’affaires. On fait la même
ceremonie pour les malades,
avec cette différence
, que le Devin preferit à
çeluj qui vçut être guéri
gerantur eo loco, quidquid hic
aut die factat, de qtto qtus no-
yijfè cupiehat. Ces Auteurs
a jo u te n t , que ce Magicien
demeure quelquefois juf-
qu’à v in g t -q u a tre heures
dans cet anthoufiafme, fur-
tout lorfqu’il eft interrogé
fur des chofes qui fe paflent
fo r t loin du lieu-où il eft.
E t pendant tout ce tems-là
on ne ceffe point de chanter
autour de lu i , pendant
que d’autres en écartent les
mouches 8c les autres infec- ,
tes, quipourroient troubler
fon extafe. On fait moins de j
façons lorfqu’il s’agit feulement
de favoir le fuccès
d’une chaffe ou de quelque
autre affaire ; on fe contente
alors de faire tourner
fur le Tambour quelques
anneaux de cu iv r e * 8c on
obferve s’ils fe remuent fui-
van t le cours du S o le il, qui
çft peint fur ce Tambour ;
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .' 39
moïedes-, s’habillent de même Sc habitent dans
les deferts. Ils man g en t , comme les ch ien s ,
les boyaux &c autres inteftins de toutes fortes
de b ê t e s , fans les cuire ; & tous ces peuples
011c des langues différentes. Il s’en trouve une
quatriéquelle
forte de facrifice il
doit faire , en lui aprenant
quel eft le Dieu qu’il doit
apaifer.' E n fin , pour terminer
ce qui regarde la Magie
de ces peuples, je dois ajoù-
ter icy encore deux chofes.
L a première , c ’eft que
quand ils vendent les Vents
à ceux qui veulent entreprendre
quelque voyage fur
Mer , ils lui donnent une
corde à laquelle ils o n t fa it
trois noeuds, en les avertif-
fan t qu’en dénoüant le premier
ils auront un vent médiocre
; s’ils dénoüent le fécond
le vent fera fo r t , mais
ils pourront le furmonter;
& que s’ils délient le troi-
fiéme, ils feront élever une
tempêté qui les fera périr.
L a fécondé , que lorfqu’ils
veulent nuire à quelqu’un
ils lui jettent , félon quelques
Auteurs , une petite
lleche de plomb , o u , félon
d autres , quelque in fe â e
’qu’ils gardent dansdesfacs»
8c qu’ils appellent G an, qui
les fait mourir en peu de
de tems. Le. Sçavant M.
Cheffer a jo ù te , qu’il y a des
Lappons qui fe fervent pour
cela d’une efpece de petit
balon fo r t le g e r , qui dans
leur Langue s’appelle Tyrc,
Sic dont il donne la figure
dans fon L iv re . Ils le jettent
contre celui à qui ils
veulent du mal ; 8c fi celui
contre qui ils le lancent en
eft touché , il tombe dans
des maladies inconnues, &
après avoir fouffért des douleurs
inexprimables, il perd
la vie. Ce même Auteur
ajoute que ces Lappons
vendent de ces fortes de ba-
lons à ceux qui veulent s’e iï
fervîr contre leurs ennemis
, les avertiffant feulement
de bien diriger leu r
coup , parce que le balon
caufe le même mal à tout
ce qu’il rencontre.
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i^.Septemb.