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7. Ottobre.
3 6 0 " V o y a g e s
„ e n avoit en ce païs-là, avant le Dé lug e , le
„ climat y étant plus chaud qu'il n’ eft aujour-
„ d’huy , 8c que leurs corps, entraînez par les
, eaux du Déluge , y furent enfevelis dans les
, entrailles de la terre ; qu’ ils y font toujours
J} reftez depuis, 8c que la g e lé e , à laquelle ils
„ o n t été conftamment expo fe z , les a empê-
„ chez de pourrir; 8c enfin , que le dégel les
„ expofe, de tems en tems, à la lumière, cho-
„ fe a fiez vray-femblable. Il n’eft pas meme
„ néceifaire pour c e la , que le climat a itchan-
„ gé de température depuis le Déluge , puif-
„ que ces corps pourroient y avoir été pouf-;
„ fez par les eaux, qui couvrirent toute la fur-;
„ face de la terre en ce tems-là. Lorfque les
„ dents de ces animaux ont été expofées tout
„ l’été fur le r iv a g e , on les trouve fendues 8c
„ noires , 8c elles ne font bonnes à r ien, au
„ l i e u que celles, qui font entières 8c nettes,
„ font auifi bonnes que l ’y voire. Onles tranf-
,, porte par toute la Mo fco v ie , ou l’on en fait
„ des peignes, 8c plufieurs autres ouvrages,
$| Le même domeftique lui dit auifi , qu.il.
,en avoit trouvé deux dans une même tête,
„ quipefoientenviron douze livres deRuif ie,1
„ qui font quatre cents livres d’Allemagne ;
„ d e forte qu’il faut que ces animaüx-làfoient
„ d’une groïfeur très-confidetable. Au refte,
„ MonfieurI*i'r4»wditqu’ i lii a jamais rencon-
■prodigieu-
ie s dents
¿ 'u n Mam-
JBUt.
« t r c
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . ’ 3 6 1
£& tré perfonne , qui eut vû un de ces Mam-
, , muts en vie , ni même qui pût en décrire
„ exactement la forme.
, , , , Ce Seigneur étant arrivé au Village de
,, Mak.ofsk.ai, ne voulutpluss’expofer fur l’eau,
„ 8c réfolut de faire le refte du voyage par ter-
, , re. Après avoir fait 16. üeuës de cette ma-
„ niere, il arriva à jeni^eskoile douzième Oèto-
, , bre , où il s’arrêta quelque-tems pour fe re-
„ p o f e r , 8c attendre l ’h y v e r , afindepourfui-
, , vre fon voyage en traîneau. Il fit préparer,
„ en at tendant , tout ce qui lui étoit nécef-
„ faire , 8c eut le tems d’examiner tout ce qui
, , méritoit d’être vû en cette Ville.
„ ,, Elle tire fon nom de celui de la Riviere
,, de fenijià, qui prenant fa fource du côté du
,, Sua , traverfe les Montagnes des Kalmu-
, , ques, 8c va fe je t te r , prefque en droite li-
,, gne, au N o rd , dans la Mer Glaciale de Tar-
,, tarie, {a) Elle a plus «i’un grand quart de
„ lieuë de large devant cette Ville. Son eau
à eft blanche 8c legere, 8c ne produit guéres
,5 de
(d) La fenijfea ne traverfe
point les Montagnes des
Kalmoucs. Elle prend fa
Source dans de grands
L acs , qui font dans le païs
des ^imaduners , vers le 48.
degré de latitude ; & après
avoir coulé du Midy au
N o rd , & s’être groffie de
l ’eau de plufieurs autres R ivieres
, fur-tout de celles de
l ’^ingara, va fe jetter dans
l ’Ocean Septentrional au
71. degré.
Tom. III. Z z
irT^zT
12.. Octobre.
I l continui*
fon voy ag e
par terre.
A r r iv é e à
Jenizeskoi.
De fc rip -
tion de cette
V ille .