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17037 vâmes un autre Go lph e , où le L a c , dont orè
30. Avril, v ien t de parler , fe terminoit en rang.. Les-
Prairies y étoient remplies de chevaux & de
b é t a i l , 8c on ;v o y o i t au-delà de hautes Monr
tagnes. Sur les 9. heures nous ne vîmes plus
que des terres inondées ; mais étant parvenu
à un coin , où, l ’eau faifoi t encore un petit
G o lp h e , nous revîmes la terre, &: un lieu nommé
Kieftrus, où il n’ y avoit que quelques' mé--
chantes maifons St pîufieurs Barques.- Nous y
tendîmes l a v q i l e , pour lapremieré fo is ,a v e c :
peu de v e n t , & yîmes à droite le Monaibere
de Terigho avec un pet it V i l la g e , & peu après
celui de Solojàde, qui a une aifez grande Egli--
fe de p ierre. Nous trouvâmes encore de g ran -
des in on d a t ion s ,. & pîufieurs grands arbres »
couverts d’eau jufques aux branches. Ce la a r r
ive tous les ans jufqu’au mois de J u i l le t , que
les eaux commencent à baiifer. Le trentième*
étant ar rivez dans un jo l i endroit , à 100.
njrvtrftes de la V i l le de Kafiemoft j ’y deiïinay la
vû ë qui.eft à fon num.
Nous y remîmes une fécondé fois à la vo i le ,’
le v ent étant au Nord-Ef t ; mais ç e lane dura
p a s , & il fallut reprendre les rames. Après
avoir paffé devant quelques Vil la g e s , nous
retrouvâmes un terrain tellement in o n d é ,
qu’on ne v o y o i t que le C i e l , l ’eau & le deifus
des arbres. Sur le fo i r , nous rencontrâmes une
Barque
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d e C o r n e i l l e l e B r u y n 7 Z43
Barque de Sa Majefté Czarienne , ch a rg é e 17037 1
d ’ancres pour J fîp h , accompagnée d’une au- H May.
t re plus pet ite. Nous nous faluâmes de quelques
coups de Moufquet. Lorfque nous fûmes
à 30. njrverjles de Kafiemof, nous ne nous fërvî- Kafiemof.
mes que dé huit rame s , pour faire repofer la
moit ié de nos Matelots tour à tour. Le pre mier
jour de May nous arrivâmes , à une heure
aprè s -midy , devant cette V i l le ; elle e II fi-
tuée fur la gauche de la R iv ie r e , au haut 8c
fur le déclin d’une Montagne. Elle n’a point
de murailles, quoy q u ’elle foit aifez grande;
toutes les maifons en font de bois , auffi-bien
que les quatre Eglifes. Il y a une T our à une
Mofquée , quifer t aux Turcs & aux T a r ta re s ,
qui y demeurent. J ’y allay- , avec quelques
Arméniens , pour achetter desprovi f ions 8c
de la biere ; mais nous n’y en trouvâmespas.
Nous fuivîmes à la rame nôtre Barque , qui
a v o i t pour fuivy fa rou te , & nous eûmes de la
peine a 1 atteindre au bout d’une heure, après ® 1 1
a v o ir paffé devant plufieurs Vil lages . Nos
g e n s , qui étoient aufïi allez à te r re ,p en d an t
notre abfence, avoient trouvé des afperges ,
dont ils firent bonne provifion. Elles étoient
menues 8t lon gue s , mais de bon goût 8t propres
a etuver. J ’en pris les plus groffes que
î accommoday à nôtre maniéré. Après avoir
encore paffé à côté de quelques Vil la g es , il
H h ij s’éleva
M l ’ * : J