24. Août.
H ab ille ment
des
(J iliaques.
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,, quandils font en v o y a g e , & fur-tout quand
„ ils font occupez à la pêche. Leur taille eft
,, moyenne, & ils ont les cheveux blonds ou
,, roux ; le vifage laid &; large, aufli-bien que
, , le nez. Ils ne font pas enclins à la guerre,'
, , ôc n’entendent nullement le maniement des
,, armes. Cela n'empêche pas qu’ils ne-fe fer-
,, vent d’arcs & de flèches pour aller à lachaf-
, , f e , mais fans adreffe. Ils fe couvrent de la
,, peau de certains poiifons, & fur-tout de cel-
,, le de l’éturgeon ¡3 & n’o n t point de linge.
Leurs bas & leurs fouliers font attachez en-
,, femble , ‘& ils portent par-deifus leur habit
„ une camifole affez courte, à laquelle tient
,, un b onne t , dont ils fe couvrent lors qu’il
3, pleut. Leurs fouliers, qui font aufll de peau
3 de poiffon, ne fauroient ré lifter ¿ l'eau, de-/
, , forte qu’ ils onttoûjours les pieds mouillez-.1 -
Ils fouffrent, fans en être incommodez, tou-
tes les rigueurs d’un froidêpouvantable fur
, , l’eau, avec ces miférables habits, dont ils
„ ne changent pas ,• à moins que l’hyver ne
, , foit extraordinaire* & en ce cas, ils fe cop-
„ tentent de mettre deuxde ces camifole s l’u-
, , ne for l ’autre. Cela leur fortuné me, en quel-
,3 que manière, d’ere ; &c ils s’entre-deman-
, , dent s ’ils ne fe fouviennent pas de l’hyver
a, auquel ils portoient deux camifoles ? Ils n’en
3, portent qu’une à la chaffe en hy ve r , &c ne
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^ fe couvrent pas la poitrine , fe flattant de 1691.
3, s’échauffer alfez en courant fur la neige 24-yioitt.
y, avec des fouliers à traîneaux. Et lors qu’ils ilspériffent
„ fe trouvent furpris d’une gelée extraordi-
„ na ire , à laquelle ils ne peuvent pas réfifter,
i} ils fe dépoüillent à la hâte , & s’enfevelif-
,, font dans la.neige, pour mourir foudaine-
3, ment , &c avec moins de. peine.
i ,, L’habillement des femmes ne différé guéres
de celui des hommes , dont le principal
5, divertiffement; eft. celui de la chaffe aux.
„ ours. Ils y vont en troupes , n’étant armez. Chaflè des;
3, que d’une efpece de couteau for tr t igu, at- pftlaques».
1 / \ . . m ° , rr eut Pr0" ' J§ tacne a un bâton,,qui a environ unebrafle cédé à Pè-
„ de long. Après avoir tué l ’ours, ils lui cou- Sard des>
i a a „ i, . v , ours. 3, pent la tete , &c 1 attachent a un arbre, au-
y, tour duquel ils courent , lui rendent de
, , grands honneurs.. Ils font la même chofe
autour de fon corps, & lui difent , qui eft-
, , ce qui t’a ôté la vie ? Ce font les Ruftiens , rc-
3, pondent-ils eux^mêmes. Qui t’a coupé la
i , tête '¿ C'eft la hache d'un RujJlen. Qui t’a ouvert
3, le ventre ?. C’eft le couteau d'un Rufflen. En un
3, m o t , ils attribuent aux Ruffiens tout ce.
„ qu’ils ont fait à cet animal.
- ,, Ils ont de petits Princes parmy eux , dont: Petits Prirr-
i, il en vint un â bord du Vaiffeau de Mr. If- ceSr
■yy-brants, nommé lé Knees dé Kur^aMuganah^, qui
„ avoit la direélion de quelques centaines de;
,,'caba-!-