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fÿ. Octobre.
C itad e lle
du G ou ve rneur.
Bâtiments.
exécute dans les différents endroits marquez
dans leur Sentence. On garde dans ce Palais^
les Effets qui appartiennent à Sa Majefté C z a -
r ien ne , qu’on met dans plufieurs Magafins de
bois & de pierre , conftruits pour cela , dont
les Marchands fe fervent aulh quelquefois.1
Quand on a paffé la troiiléme por te , on vo i t
un autre b â t imen t , deftiné pour les marchandifes
des Ruffiens , où leurs Marchands font
auffi leur demeure ; mais ils ne font pas lo g e z
fi commodément que les Etrangers. L a p la ce
, qui eft devant ce Palais , eft affez la r g e ,
& s’ étend jufques à la r iviere . A u tem s q u e le s
vaiifeaux y ar rivent en été,on fait deux grands
Ponts de pout re s , qui a vancent dans ce t te riv
ie re , pour la commodité du tranfport des
marchandifes , qu’on y charge & décharge V
dans plufieurs fortes de barques. Celles dont
on fe fert pour le tranfport du bled font allez
grandes.
L a Ci tadelle , où demeure le Gouverneur l
con t ien t un grand nombre de bout ique s , où
les Ruf f iens_, qui s’y rendent au tems de la
P o i r e , expofent leurs marchandifes. Elle eft
entourée d’une muraille de bois , qui s’étend
jufques à la r iv ie re .
Toutes les maifons de cet te v i l le font de
b o is , ou pour mieux dire de poutres fort pe-
fan te s , jointes enfemble , ce qui paroît fort
extraord
e C o r n e i l l e l e B r. u y n 7 47
extraordinaire par-dehors. Cependant on ne
laiffe pas de trouver de beaux appartements
dans les principales , & fur-tout dans celles
des Marchands Etrangers. Les murailles en
font égales & unies p ar -dedans , revêtues de
planch e s , & les poutres ne fervent qu’à fou-
tenir le bâtiment. Il y a ordinairement un
poêle dans chaque ch ambre , auquel on met le
feu par-dehors. La plupart font fort grands ,
&c conftruits de maniéré , qu’ ils donnent de
l ’ornement à la chambre.Les Marchands d’O«-
tremer, c ’eft ainfl qu’on nomme les Etrangers-
qui y demeurent , ont autant de propreté dans
leurs maifons que les plus confidérables p ar-
m y nous ; & leurs appartements font remplis
.de tableaux & de très-beaux meubles.
Les rues y font couvertes de poutres romp
u e s , & fi dangereufes à t ra v e r fe r , qu’on eft
cont inuellement en danger de tomber & de fe
bleife r; outre qu’elles font remplies de décombres
de ma i fon s , qui reffemblent en plufieurs
endroits à des ruine s , caufées par un embrafe-
ment.. Mais la neige qui tombe en hy ver les
applanit &c en couvre les défauts.
Il y a deux E glifes en cette v i l l e , dont l ’une
fert aux Réforme%, & l ’autre aux Luthériens, dans
lefquelles on prêche deux fois le Dimanche .
Elles font proche l ’une de l ’autre fur le bard
de la r iviere. Le> Miniftre dèmeure à côté de
l ’E g l i fe ,
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1 9 . O t t o b r e .
Poêles ou
fourneaux.
L e s ruës.
L e s Eglifes.