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*i. A t a r i .
C h A P I I R E v II.
Fefims magnifiques, donner far Sa Majefié a la Campagne.
Particularité^ a ïégard de l'Impératrice. Sa
Majefié nja fie divertir fiurla PdYiere de Mofi^a. Célébration
de la Pâques des Rujjiens. Départ de Sa
Majefié pour fie rendre à Archangel.
PE n d a n t que nous étions occupez â
examiner ces canons , on fit préparer tout
ce qui é toit néceilaire pour fe rendre à lin v i l lage
du Prince Alexandre , nommé Alexcejefi-
kie, proche de Lemuenefisiie , à u . roverfies de
M o f c ow , où ce Seigneur a une b e l leMa i fo n
de Campagne fur la Riv ie r e de Youfie. C ’eft un
lieu ch a rman t , où il y a des V iv ie r s admirables
remplis de toutes fortes depoiifons. M ais
je n ’ y trouvay rien de plusibeau que les écuries
, qui font for t grandes , quôy que bâties
de bo is , comme la M a i fo n , ôc dans lefquelles
il y a vo i t plus de jo . chevaux d’une grande
beauté. Nous y trouvâmes quelques Dames
Al lemandes, que Sa Majefié y avoir mandées,
pour rendre i a Compagnie plus brillantëi
Nous étions dix en t o u t , nôtre Ré f id en t , trois
An g lo is & fix Ho l lan d o is , fans compter quelques
Seigneurs Rufliens, & les Dames au nombre
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .’ 95
bre de treize , y compris la foeur du Pr ince i j o t .
Alexandre. Nous y fumes parfaitement bien 11 • M*n.
reçûs 8c régalez à fouper de chair Sc de poif- ReFas 3-
fon. On a vo it couve r t deux tables dans une §reable‘
grande fale , dont l ’une étoit longue , à laquelle
fe mit le Cza r 8c plufieurs Seigneurs
d’un c ô t é , 8c les Dames de l ’autre, 8c une ron de
au m i l ie u , où foùpérent les A n g lo i s , 8c la
meilleure partie des Allemands , 8c des H o l landois.
Après foupé chacun fe retira à fon
appartement , les Ruffiens d ’un côté 8c les
Dames de l ’autre. Il n’y eut que les Etrangers
qui relièrent encore quelque- temsenfemble.
Ee lendemain i l y eut un autre. Feftin, fembla-
ble au précédent, avec fymphonie de violons ,
de baifes , de hautbois, de flûtes, 8c quelque
trompettes. On danfa enfuite à la Polonoile *
le Cza r , qui étoit de bonne humeur, encourageant
tout le monde à boire 8c a fe bien ré-
joüir . La nuit étant v e n u e , on fe retira pour
recommencer le lendemain , qui fe paflâ de
même , en toutes fortes de divertiffemen t s ,
fans que perfonne fût incommodé de là boifi-
fo n , 8c puis on fe retira chacun chez foy.
J obtins alors la permiflion de faire porter
ch e z moy .les Portraits des jeunes Princefies ,
que j ’avois peintes en g ran d , afin deles achev
e r , le Cza r m aÿant\ardonné d’ÿ mettre la
derniere m a in , parce qu’ il d e vo it lès envo ye r
quelque