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z<S V o y a g e s
Ï701. 1er du côté où ils ont tendu des pièges pour
i i.Sipttmb. jes attraper,lors qu’ ils font trop éloignez pour
les atteindre de leurs dards. Il y a à l ’autre
bout de cet te houlette un pet it cercle d’e n v i ron
quatre pouces de diamètre , garni de petites
cordes en é ch iq u ie r , dont ils fe fe rv en t
pour s’arrêter de tems en tems ; la pointe du
bâton qui pafle au travers , 8c un peu au-delà
de ce cercle , s’enfonçant dans la neige où
le cercle s’arrête. Lors qu’ils ont conduit leur
p ro y e , dans les pièges qu’ ils leur ten d ent , où
ils fe prennent comme dans des filets , ils y,
accourent 8c percent de coups ceux qui ne peuv
en t s’en tirer. Enfuite ils en vendent la peau*
ou s’en font habiller , comme il a été d i t , & fe
repaiifent de leur chair. Ils ne t irent pas moins,
de profit de ceux qu’ils élevent 8c qui font ap-
p r iv o i f e z , parce qu’i lsen vendent une partie,.
8c fe fervent de l ’autre pour tirer leurs t ra îneaux
en h y v e r . Lor fqu’un mâle fauvage s’accouple
ave c une femelle apprivoifée , ils en
tuënt le faon , qui ne manqueroit pas de fe
fauver dans les defertsau bout de trois ou quatre
jours. Mais ceux qui font apprivoifez demeurent
dans les bois autour des cabanes ; 8c
i ls fa v ent les attirer en les appellants, 8c les faire
tomber dans les pièges qu’ ils leur tendent,
Nohfrture Ces animaux cherchent eux-mêmes leur nourriture
, qui eft une certaine moufle blanche*
qui
d e C o r n e i l l e l e B r u y n , ’ 2 7
qui croît dans les marécages. Ils favent la
trouver, quand même elle feroit couverte d’une
pique de neige , qu’ils écartent de leurs
pieds, jufqu’à ce qu’ils y foient parvenus.
C’eft aulii prefque leur unique nourriture ,
quoy qu'ils puiifent manger de l’herbe 8c du
foin, lorfqu’ils n’ont point de cette moufle.
Ils reflemblent allez aux cerfs ; mais ils font
plus puiflants , 8c ont les jambes plus courtes,
comme on peut voir par la taille-douce.
Us font prefque tous blanchâtres, mais il s’en
trouve de gris ; 8c ils ont fous les pieds une
efpece de corne noire. Leur bois tombe 8c fe
change tous les ans au Printems , 8c eft couvert
d’une efpece de peau veluë , qui en tombe
à r entrée de l’hyver. Au refte , ces animaux
ne vivent d’ordinaire que huit à neuf
a n s , én quoy il paroît qü’ils font fort différents
des cerfs , qu’on allure vivre fi long-
items. Outre cette chafle, dont je viens de parler,
les Samoïedes en ont une autre qu’ils font
fur r eau; c’eft celle des chiens marins, qui
fe trouvent pendant les mois de Mars 8c d’A-
vril dans la Mer Blanche, 8c qu’on tient qui
s y rendent de la Nouvelle Zemble, pour y produire
leur efpece.dls s'accouplent fur la glace
ou les Samoiedes les attendent, vêtus de maniere,
qu ils ne reflemblent à rienmoins qu’à
des créatures humaines ; 8c voicy de quelle
D ij manier
7 o î . ’
1 } . S e [ t e m b ,
Defcription
desKenncs.
Chafle a*
quatique.