1701. autres jufques à deux heures après minuit .
. Avril. Le dix-neuvième , je reçus ordre de faire
porter au Palais de l'Impératrice les Portraits
des Princeifes , qui étoient a chev ez , afin
qu’elle les v î t . Je m’y ren d is , a v e c le beau-
frere du Prince Alexandre. Ce t te Princeife
étant indifpofee &c même couchée-, je fis mettre
les Portraits devant fon lit. Elle en parut
fatisfaite , me r eme r c ia , & me fit prefent d’une
bourfe d’o r , de fa propre main , qu’elle
me fit 1 honneur de me donner à baifer. En-
fuite elle rire demanda fi je refterois encore
affez de tems pour peindre une fécondé fois
les Prir iceifes, à quoy ayant répondu que j'é -
tois prêt à executer les ordres de Sa Majellé,
une des Princeifes nous donna de l ’eau-de-vie
dans une pet ite taiTe de v e rm e i l , puis un v e r re
de v in , après lequel nous nous retirâmes;
Je fis porter d e - lâ les Portraits au Palais du
Prince Alexandre , où je les mis en rouleau ,'
pour les faire tranfporter ailleurs. Le Cz a r
par t it la meme nuit pour fe rendre à A r ch an ge!
, accompagné du Prince Alexandre ; dû
Patriarche Aickite Mofènjrvu^ Sotof , Garde du
grand Sceau ; du Premier Miniftre d’E f ta t , le
Comte Fedder zAlexeruuit^ Gollov\>in ; du fieur
Gabriel Cjollofeietn s du ffnees , Grégoire Gregoie-
<#*■«$ Rofiodanofskie, Bojari du Knees, fuerje juer-
jerwvit^ Froetbetskftj, & du Stolnick > qui fert Sa
Majefté à table. Cepend
e C o r n e i l l e l e B r u y n ; 103
Cependant on préparoit toutes les choies
neceifaires pour n e t to y e r les chemins de la
Slabode, à quoy on commença â travailler le
v ing t - f ix iéme . On fit premièrement ranger
la bouë le long des m a i io n s , pour la faire emporter
, après a vo ir choifi deux A l lem a n d s ,
pour être les Directeurs de cet te Police ; ils
s’en acquit tèrent fi bien , qu’à la fin d e la fe -
ma ine , les rues furent en fi bon é ta t , qu’on
commença d’ y marcher.
Le troifiéme Ma y , on apprit d’Ar chan g e l
que le dégel y avoit fait déborder la r iviere ,
d ’une maniéré extraordinaire , ce qui avoit
caufé beaucoup de dommage; que la plupart
des mai fons , fituées près du Fort ¿uNouj-veati
D^v^vinka avoient été fubmergées ; que la charpente
des Chantiers de Sa Majefté en a vo i t
été emportée ; qu’un vaiifeau , qui étoit fur
un C h an t ie r , en a vo it été tourné fans deifus
deifous; que quelques bâ t iments , q u imoü i l -
lo ient devant la .Ville , avoient été pouflez
contre le Pont du Palais des Marchands ; enfin
que l ’eau étoit montée jufques dans quelques
uns des Jardins de la Vil le .
Le lendemain on commença à emporter la
bouë de la Slabode, chacun ayant la liberté de
le faire à fes dépens , & de la tranfporter dans
fon Jardin pour le rehauifer, ou par tout ailleurs
» où on le jug ero it à propos. Et pour
a.van-
1701.
3. M ay. ■
O n netto yé
les-chemins.
DéBorde-
ment d'eait*