170Z. mieux ordonné 8c le plus orné qu’ il y ait en
3.1. M«y. Ce païs-là. Ait relie on ne v o i t guéres de ch o ies
curieufes en Mo ic o v ie . La plus grande
beauté des maifons de c amp a gn e , coniîfte en
v iv ie r s l e u r s Viv ie r s , qui font admirables. On en
remplis de r A
poilToa. trouve louvent deux ou trois autour de ces
maifons , qui font grands 8c bien remplis de
poiifon. Lorfque leurs amis leur rendent v i -
i i t e , ils jet tent d’ abord les filets à l ’e a u , en
leur prefence , 8c en t irent fouvent dequoy
remplir v in g t ou trente p la ts , & quelquefois
davantage ; 8c ils aiment iî fort le poiifon ,
qu’ils ne croiroient pas fans cela faire bonne
chere.
Je n ’oublieray jamais une partie de plai-
jfir , que je fis en compagnie de quelques De moifelles
Hollandoifes , ave c lefquelles j ’al-
la y rendre v i f ite à Mr. Strejènof, homme riche
, qui demeuroit au V i l la g e de Fackeloofz.
1 5.rvryerfles de M o f c o w , où il nous reçût a v e c
beaucoup d’honnêteté. Ce Seigneur a vo i t une
belle femme , douce 8c d’ agréable humeur ,
qui fit de fon côté tout ce qui lui fut poifiblê
pour nous diveirtir. Nous trouvâmes la mai-
fon bien bâtie , 8c remplie de beaux appartements.
Il y a v o i t de plus une belle cuiiîne à
la Hollandoife , d’une grande propreté , ou
nos Demoifelles apprêtèrent quelques plats
de poiiTon à nôtre maniéré , bien que nous
euiïions
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . i m
euifions fait bonne proviiîon de viande froi-
• de , outre une v in g ta in e de plats de poiilon
a la Ruiï lenn e , qu’on nous fe rv it avec de bonnes
fauces. Après le repas, on nous fitpaifer
dans une ch amb r e , où il y avoit plusieurs co r des
attachées aux folives pour fe faire balancer
; paife-tems fort ordinaire en ce païs-là.
La maîtreife du lo g is^’y fit balancer , à fon
tour, par deux Demoifelles fuivantes allez jo lies.
Elle prit même , en cet te poilure, u n jeu -
11e enfant fur fes g en ou x , & fe mit à chanter ,
ave c fes Demoifelles , d ’une maniere fort
agreable , nous priant au relie de l ’e x cu fe r ,
& nous aiTurant qu’e lle n ’auroit pas manqué
de faire venir de la nmûqu e, lî le tems l ’eût
permis. Apres que nous lui en eûmes témoigne
notre re connoi i fanc e , elle nous condui-
iît au V iv ie r , & y fit jet ter les filets , pour
nous charger de poiifon frais à nôtre départ.
Nous primes enfuite congé de nos hôtes , 8c
remontâmes en carolfe très-fatisfaits de leurs
honnête te z .
_ J aPPerÇus a cote de ce V i l la g e , un arbre
d une grofleur extraordinaire , qui étendoit
íes branches a une grande diftance : il étoic
tres-bien p ropo r t ion n e , 8c fa tige avoit trois
. bralles 8c demie de tour. C ’étoit un Peuplier .
b lan c , que les Ruflîens nomment Ajina.
La plûpart des Etrangers ont des Jardins
derrière
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21. May,