C h a p i t r e X I V .
On fait-voir a l'Auteur ce qu’il y a de plus remarqua*
ble dans les Eglijès. Toile qui ne fe con fume pas
dans le feu.
I 7°3* Y O r sQüe j e fu s r é t a b l y , f allay àMofcovr ;
io. Avrtl. § i chez I<van Alexenj^uit^ Moefin Poeskin, auquel
le Cz a r avoit ordonné , étant à Veronis',
de me faire v o ir tout ce qui mér itoit de l ’être
, dans les Egliies & autres lieux de ce t te
V i l le . Ce S e ign eu r , dont j ’ay déjà p a r lé , me
reçût fort h onn ê tement , & m é d i t , qu'il étoit
prêt d ’executer les ordres de S aM a je f t é , lorf-
que je le fouhaiterois. Je répondis que ce fe-
roit auffi-tôt qu’ il lu ip la i ro i t , parce que j ’é-
tois fur le point de mon départ > pour cont i nuer
mon V o y a g e en P e r fe , comme i e fa v o i t
Son Excellence. Il m’ordonna de me t rou v e t
le dixième au matin en fo nH ô t e l , & m’aifura
q u ’il feroit tout préparer en a ttendant. Je ne
manquay pas de m’y rendre , & le t ro u v a y
prêt a monter a che va l pour a ller à la campagne.
Il me dit o b l ig eammen t , que le Gent i lh
omme , qui étoit auprès de lui , auroit foin
de m’ accompagner par tout. Nous allâmes,en
premier l ie u , à l ’Egli fe de Saboor, où l ’on prétend
tend qu’il y a un Tableau de la façon de l ’E- 17037
vangelifte S. Luc, 8c la Robe de Jefus -Chr i f t , io. Avril.-
fur laquelle les Soldats je t térent au fort. Ils
difent que cette Robe échut en partage à un
Soldat Géorgien, qui la porta dans fon païs,où Relation de
i l en fit prelent à fa foeur , qui n'étoic pas ma- j. c ° be d°
riée : que c e l l e - c ÿ , qui en faifoit grand c a s ,
fouhaita en mourant qu’on l ’enterrât ave c e ll
e , &c qu’on l ’en couvr i t ce quia y an t été fait ,
i l fortit auffi-tôt de fon tombeau un grand arbre
que les Perfans s’étant enfuite emparez
de la G e ò r g ie , le R o y entendit parler de c e
T om b e a u , le fit o u v r i r , en tira cette Robe ,,
& l ’emporta en P e r fe -, qu’il envo y a quelques-
tems après une AmbaiTade en Mo fco v ie , 8c
en fit prêtent au Grand D u c , parce qu’ il étoit
Chré t ien ; que les Mofcovi te s voulant s'affili
e r fi c ’eto i t la même R o b e , firent afiembler
tous les aveugles ,. les boiteux &: autres p e r -
fbnnes incommodées, n ed o u tan tp a s , fi c ’é-
troit celle qu’avoir portée Nôtre S e ign eu r ,
qu’elle ne procurât leur guérifon que l ’eifec
a vo i t fu iv y leurefpérance ; qu'on l ’avoit toujours
garfiee depuis , pour s’en fe r v i r en de pareils
cas y 8c qu’ell e n’avoir j amais manqué d e
repondre a leur attente.- Ils affirment même:
tout cela comme une v é r i té confiante ; ôc par.
cette ra i fon , j ’ày voulu en p arler avant toute
chofe, ■ , >
Cette*