ï ^5>3-
io . M a y .
Certain thé
qu’ils boivent.
Eau-de-vie
diihJée de
lait dé cavale.
La maniéré
de là faire.
Pourquoy
ils fe fervent
défait
«le cavale.
Ils chailent
au Prin-
tems.
„ ont de q u o y , boiv ent du thé , qu’ils nom--
ment Kara‘t%a} ou thé noir; parce qu’il noir-;
yy cit l ’eau -, au lieu de la rendre verre. Ils le
„ font bouillir dans du lait de cavale 8c ¡un
„ peu d’eau , mêlée avec de la graille ou du
„ beurre.. Ils font auffi une efpeee d’eau-de-
„ v ie ,, qu’ils nomment Kunnen ou A rai , ext
r a i t e du même lait de cavale , qu’ils font
„ chaufer , Sc puis le mettent dans un pet it
y, ton n e au , ave c un peu de lait a ig re , q u ’ils
„ remuënt une fois par heure ; .après qu’il a
„ palfc la nuit de cet te maniéré , on le, met
„ dans un pot de t e r r e ,b ie n couve r t 8c bien
y, bouch é , a v e c de la p â t e , 8c puis on le fait
„ dif tiller fur le feu , comme parmy nous eq
„ fe fe rv ant d’un rol'eau. Cela fe fait à deux
„ r e p r i f e s a v a n t que cet te liqueur foit bon-^
„ ne à boire , 8c enfuite elle eft auffi forte 8c
„ auffi claire que l’eau-de-vie faite de grain , ’
y, 8c elle faoule auffi facilement . Il eft à remar-
, , quer que les vaches .de la S y b é r ie -, d.e la
, , D a u r ié , 8c même de toute la T a r r a r ie , ne
„ veulent pas fe laiflfer traire pendant qu’elles
, , allaitent leurs veaux , 8c qu’elles ne don-
„ nent point de la i t , dès qu’elles ceftent de
„ les vo ir ; cela fait qu’on eft obligé de s’y .
„ fervir de lai t de cavale qui eft beaucoup
y, plus gras 8c plus doux que celui de v a c h e . .
„ Ces Payens vont à la ch a f le , 8c font leur
„ provi-,
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .’ 393
„ provilîon de venaifon àu Printpms, comme
¿3 les "Surates j Sc la féchent de même au Soleily
„ Leur pain fe fait d’une farine d’oignons de
„ l i s orang e z fecs , qu’ il« nomment Sarana,
„ dont ils fe fervent à plufieurs autres ufages.
j l l s tirent fort adroitement les poiflons dans
„ l ’eau , à coups de flèche , à la diftance de
„ 1 5 . à ic . brafles. Comme ces flèches font
„ pefantes , elles ne fervent qu’à tirer degros
„ b r o ch e t s 8c des t r u i t e s - q u i nagent dans
„ l ’eau c la i r e , vers les bords 8cfur le g rav ie r ;
„8 c comme ces flèches font larges de trois
„ d o ig t s , 8c fort tranchantes , elles fendent
„ le poilfonen deuxlor iqu’ûl en eft frapé.Lorf-
„ que fes peuples font ob l ig e z de prêter £er-
„ men t , pour fie difculper d’un crime dont ils
„ font a c cu fe z , on ouvre la veine à un ch ien ,
„ fous la jamb e , du cô té gauche , dont celui
„ q u i doit prêter c e fe rm en t , fucce le f a n g ,
„ jufques à c e q u e c e t animal tombe mort par
„ l ’épuifement de fes veines. Monfieur l ’£n-
„ v o y é en v i t un exemple à Ncrÿnsioi, à l ’é-
», gard de deux Tungujès, qui y étoienten ôta-
»» 8e > Félon La coutume , pour répondre d é la
„ fidélité des peuples,répandus de côté 8c d ’aut
r e , dans la S yb é r ie , lefquels v iennent fe
,, mettre fous la protection de Sa Ma je f téCz a -
„ rîenne. L ’un de ces Tungujès accufa l ’autre
„ d avoir enforcelé quelques-uns defescom-
Tom. III. D d d „ paio
. M a y .
L e u r pain.
Leu r pêche.
Coutume
abomüi,.>5i<i
des Tungu-
fes.