1702,7 fa fuite , ne mangèrent que de la v iande;
2$. Mau. Le mois d’A v r i l commença par un dégel il
violent.» que la glace difparut en peu de tems.
L a R iy ie r e s’enfla, par un changement il fou-
d a in , à un point auquel on ne l’avoit pas v u e
de mémoire d’homme. Les Moul ins , qui font
fur la Youfe en furent fort endommagez ; 8c
les V iv ie r s fe débordèrent 8c inondèrent le
terrain bas qui eft derrière les maifons.
Les grands chemins même n’en furent pas
exempts. Il eft v r a y que c e la arrive fo u v en t
au P r in tems , lorfque les n e ig e s commen c en t
à fondre. La Slabode des Allemands fut tellement
remplie d’eau,que les chevaux y a vo ient
de la bouë jufques aux fangles. Le Cz a r , en
étant informé , la fit net to ye r » ôc détourner
l ’eau qui auroi tpû s’y rendre.
V ig ila n c e Le c in q u ièm e , le feu prit fur les iîx heures £
du Czar, ^ mat j n à la maifon d ’un de nos compatriolo
riqu e le . J . . . , f
feu prend tes dans la Slabode. Ce Prince s y rendit imen
quelque méd ia temen t , 8c donna les ordres néceflaires
endroit. i r* • / • i • 1 c a * pour le rarre e te in d r e , comme il rait toujours
en de pareilles occafions. Il y a auffi des Gardes
à toutes les heures de la n u i t , qui ne manquent
pas de donner l ’a l la rme , lor fqu’ il arr
ive un accident de cet te nature.
T ête de P â - O n folemni fa , ce jour-là , la Fête de Paru
e s . qu e s , à la grande fa t is fad ion des Rufliens,
tan t à caufe du tems fouhaité d e laRe fu r r e c -
tion
Grande
hauteur
d’eau. ~
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . $ $
tion de Jefus-Chrift , que pour la concluf ion 170R;
du Carême. Les cloches ne ceffient pas de fôn- ¡.Avril.
ner pendant toute la n u i t , qui précédé cet te
Fê te , le jour même 8c le lendemain. Ils commencent
alors à fe donner des oeufs de Pâ- O e u f s de
ques , 8c cela dure pendant 15. jours. Ce t te Pâ<lue5’
coutume fe pratique également parmy les
grands 8c les petits , les v ieux 8c les jeu ne s ,
qui s’en donnent mutuellement. Les bout iques
en font remplies de tous cotez , qui font
teints 8c boüillis. La couleur laplus ordinaire
de ces oeufs , eft celle d’une prune bleuë. Il
s’en trouve cependant , qui font teints de
v e r t 8c de b lanc , d une grande propreté ; d ’autres
, très-bien peints , dont on donne ju f ques
à deux ou trois Rixdales ; 8c enfin plu-i
fïeurs , fur lefquels on trouve ces paroles :
C h r i s t o s w q s C h r e s t ; e ’eft-à-dire , Chrifi
eft reffufeité. Les perfonnes de d i f t in d ion en
ont chez e u x , qu’ ils diftribuent à ceux qui
leur rendent vi f ite , 8c les baifent à la bouche
, en leur d i fan t , C h r i s t o s w o s C h r e s t ,
à quoy celui qui le reçoi t répond : W o i s t i -
n o wo s C h r e s t ; c ’e f t -à-dire,' Il eft véritablement
reffufeité. Les gens d’un rang médiocre fe
les donnent dans la ruë , de la maniéré qu’on
v ien t de le dire , 8c perfonne ne les r e fu fe ,
de quelque condition ou fexe qu’ils puiifent
etre. Les domeftiques ne manquent pas auftî
N i f d’en