
méridionale de la province qu’elles séparent du Nedjed proprement
d it; mais la province s’étend librement a 1 ouest dans la
direction de Médine. Cinquante ou soixante gros vülages,quatre
ou cinq grandes villes servent de centre au commerce et a 1 agriculture
du pays; le sol fertile, partout couvert deRameaux d
nuits de jardins, est traversé par un réseau de routes qui
rayonnent dans toutes les directions. De distance en distance,
s’élèvent de hautes tours de garde, bâties pour donner aux h abitants
la facilité d’apercevoir de loin l’approche de 1 ennemi ce
qui autrement leur serait impossible sur un sol aussi plat. Pen
dant plusieurs siècles, le Kasim a été, dans 1 Arabie centrale, le
foyer de la richesse et de la civilisation, nul pays non plus g
é t f l e théâtre d’aussi nombreux combats. Ici se trouvaient les
terrains de chasse trop fameux de Koleyb-Wail que se disputè
ren t les Tagleb et les Bikr pendant quarante ans d u n e lutte 11191 m iie paiais de Darin,> ¡HRÜ orgueilleux, dont la tra Jilio n a tait I magicien et qui,
Ü Ü „ ’faible jo u g des derniers »bbassides, rendit à 1. p rovince
son ancienne indépendance.
Mais'il est difficile de comprendre les événements M H
l’on ignore l’état général de l’Arabie pendant les onze siècles
qui s’écoulèrent depuis l’établissement de l’islamisme jus-
au ’à la réforme d’Abdel-Wabab. Nous possédons une foule
de chroniques très-complètes sur les principales ramifications
du grand empire a ra b e , en Égypte, en Syrie, e n Afrique,
en Espagne à Bagdad e t en Sicile, mais nous ne savons rien
ou presque rien sur l’Arabie, ce tronc majestueux dont les
branches puissantes se sont étendues su r une grande partie de
notre globe. Le lecteur ne me saura donc pas mauvais gre, j
l’espère, d’inte rrompre un instant ma relation pour essayer de
M w B b a la conquête de la Pénin-
W Ê m qu’il voulut en faire un corps homogène soumis
à la même’loi, au même culte, au même souverain, le pays
¿i t Tivisé en quatre États fort difiérents par la puissance ml a Hh mH WI H I n o rd -est les rois de l ’Iran avaient soumis les rives
phrate inférieur, le Shatt jusqu’au golfe Persique et l’intérieur
de la Péninsule jusqu’au Nedjed proprement dit. Au sud, la dynastie
yémanite, restaurée par Seyf-Yezen, possédait un vaste
territoire, dont l’Oman lui-même était tributaire. Au centre, les
tribus turbulentes du Nedjed reconnaissaient pour chef Mosey-
lemah le Menteur, surnom qui lui fut donné par son rival
dans l’art de tromper, le prophète Mahomet. Outre ces groupes
principaux, les Juifs, dispersés sur le sol arabe, formaient de
véritables petits États; ils avaient construit des donjons et des
forteresses, entre autres le château de Keybar et l ’Ablak de
Teyma, qui ont joui longtemps d’une grande célébrité. Affranchis
de la domination yémanite p a r la grande révolte qui, une
centaine d'années auparavant, avait bouleversé l’Arabie, les
Bédouins acquéraient partout une influence considérable, et
leurs déprédations continuelles augmentaient beaucoup autour
d’eux la confusion et le désordre.
Un grand nombre d’historiens nous ont appris, quoique d’une
manière un peu vague, comment les Grec^ furent vaincus et
leur influence anéantie pour jamais dans la Péninsule ; comment
les habitants de l’Yémen se laissèrent incorporer à l’Hedjaz
presque sans coup férir ; comment le pouvoir des rois iraniens
se fondit aussi vite que la neige devant l’ardeur fanatique des
premiers Mahométans ; comment les Juifs perdirent forteresse
après forteresse, jusqu’à ce que leur nationalité fut entièrement
détruite. Mais dans l’Arabie centrale, l’oeuvre de la conquête
s’accomplit avec lenteur, e t la soumission des vaincus fut tem poraire
et imparfaite.
Le Kasim, proche voisin de l’Hedjaz, auquel il était lié p a r
des intérêts commerciaux, se sépara le premier de la cause du
Nedjed ; ses troupes se joignirent à l’armée de Khalid, quand ce
chef intrépide concentra la force entière de l’islamisme dans sa
lutte contre Moseylemah. Après le terrible carnage, dont la
Wadi-Ilanifah garde encore le souvenir, après la mort de l’in-
iortuné prophète, la dispersion de sa secte, et la soumission de
tous les plateaux, de toutes les vallées du Toweyk, il ne se
présenta plus d’ennemi qui disputât au mahométisme la souveraineté
de l ’Arabie. Des rivages de l ’océan Indien e t du golfe
Persique, ju sq u ’à la me r Rouge, la Péninsule p araissait unie sous
un seul sceptre et une seule foi. Cependant des esprits pénétrants