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organiques que l ’on trouve souvent incrustés dans la c m ;
peut-être, du reste, mes recherches ont-elles été un peu trop
""Nous8 passâmes à Kéfa un jo u r entier. Une troupe c o n ^ é ra b le
de Bédouins du Shomer, appartenant a la branche des Eyd,
campait to u t près du village; parmi eux se trouvaient quelques
tentes de la trib u de Tamir qui stationne habituellement
au sud. du Solma, tandis que les nomades du Shomer en occupent
le nord et l’est. Nous nous rendîmes a leurs sombres demeures
et nous y reçûmes u n accueil bienveillant. Les habitants de Kefa
ne manquent pas non plus de politesse; cependant ils sont, pour
la culture de l ’esprit et l’élégance du costume, inférieurs aux
Arabes d’Hayel. La population, qui compte environ trois malle
âmes est administrée par un gouverneur e t un cadi indigène.
Nous passâmes la n u it suivante à Koseybah, petit hameau r
marquable p a r la fraîcheur de ses ja rdins e t l’abondance de ses
fruits. Les maisons, s’élèvent su r le versant oriental d u t» : colline
couverte de bouquets d’ithels et de palmiers, don e e
e s t t r è s - p itto r e s q u e . Le .v illag e p o s s è d e d e s p u its n om b r e u x e t
e n e d o u te p a s q u ’il n e p r e n n e av e c le tem p s u n a c c ro is s em e n t
c o n s id é r a b le , s’il r e s te u n i a u Ü je b e l-S h om e r.
ïïtS S » jour. H 1 iwarah' **■ b0” f: nnnrra it presque appeler u n e ville,, se cache dans un
L é , où m U * * « h« r « “ “ “ ' f *
, v, if.e entoure. La plaine environnante est sillonnée
d éb o u rs d’eau:,, couverte de longues, graminées e t d’épais
' buissons au milieu desquels s’élèvent des rochers de vingt,
e t’soixante pieds de haut. Kowarah, qui forme au sud la
y 6 t des États de Télal, obéit à un gouverneur indigène et ne
a u D je b e l-S h om e r q u e p a r l ’o r d r e e t
1 3sécurité dont il jouit.. Quand je parle de sécurité je veux dire
H T n e s t pas troublée par les bipèdes, car les énormes
q u e lle n e s t p m t certainement les plus
s ,
hargneux; que ma sortir sans
Us
• * 2 m l n i t o fu r ie u s e « t c a u s e « u n d om m a g e c o n s i-
g r o n d e n t ^ ™ , .g e » r s . I n s t r u i t , a r V e .p é r i e u c .
d . ' Ï Ï s I t i . a g n o » . * + * “ U‘- ’
VOYAGE D’HAYEL A BEREYDAH. 211
un grand sac de cuir, à moitié rempli encore des excellentes
dattes d’Hayel, qui avaient été notre seule consolation au milieu
des souffrances de la route ; j ’espérais ainsi les mettre à l’abri
des attaques de la bande rapace, et d’ailleurs, qui se serait imaginé
que des chiens eussent un goût particulier pour les dattes
et le vieux cuir? Vaines précautions! trompeuses espérances!
Vers minuit, je fus éveillé par d’affreux aboiements qui résonnaient
à mon oreille, et je sentis que ma tête reposait sur le
sable : le sac avait été enlevé, et je me trouvais entouré d’un
cercle de gueules avides qui s’en disputaient le c o n ten u , prouvant
ainsi que l ’espèce canine peut, tout comme les chevaux et
les moutons, s’accommoder d’un régime végétal. Je n’éprouvais
pas grand désir de leur disputer les misérables restes de ma
provision, m a is je voulus au moins tir e r des voleurs une légitime
vengeance ; rappelant à mon esprit la maxime de Marston
Moor : « Tirez aux jambes, » je lançai un lourd gourdin au m ilieu
des rôdeurs à quatre pieds, et j ’eus la satisfaction d’en voir un
s’éloigner clopin-clopant, hurlant comme un démon e t tenant
en l’air sa patte endolorie. Les au tre s chiens s’enfuirent e t me
laissèrent maître du champ de bataille. Cependant ils revinrent
peu de temps après, emportèrent leu r proie à quelque distance
et achevèrent de la dévorer à loisir.
Ceci se passait dans la nu it du 14 septembre. Nous partîmes
de Kowarah le lendemain m a tin , et nous avions déjà marché
plusieurs h eu re s , quand, après avoir dépassé u n rideau de
basses collines, nous nous trouvâmes devant une soudaine déclivité
du sol qui nous permit d’apercevoir dans toute son é ten due
le Kasim méridional.
Pour la p remière fois , nous comprîmes quelle devait être la
force de l’empire qui avait soumis u n tel pays à sa domination.
Devant nous, se déployait une riche campagne, couverte ju sq u ’à
l’horizon le plus reculé, de villes e t de villages, de to u rs , de bosquets,
de cultures, dont l’aspect annonce la vie, l’abondance et
le travail. La largeur moyenne de ce district populeux est d’environ
soixante m illes, sa longueur au moins du double. Il est
situé à deux cents pieds au-dessous des plateaux voisins, qui en
cet endroit se term inent brusquement et laissent la plaine inférieure
se prolonger sans interruption jusqu’à la longue chaîne
transversale du Toweyk. Ces montagnes forment la frontière