
pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde ; une ville située
sur une montagne ne peut être cachée, et on n’allume point une chandelle
pour la mettre sous un boisseau , mais on la met sur un chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison, etc. Regardez
les oiseaux de l’air, ils ne sèment ni ne moissonnent, ni n’amassent
rien dans des greniers, etc. Apprenez comment les lis des champs
croissent, ils ne travaillent ni ne filent. Vous les reconnoitrez à leurs
fruits : cueille-t-on des raisins sur des épines, et des figues sur des.char-
dons? Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais
arbre de bons fruits. L ’homme prudent a bâti sur le roc, et la pluie
est tombée, les torrens se sont débordés, et les vents ont soufflé, et
sont venus fondre sur cette maison là; elle n’est point tombée, car
elle étoit fondée sur le roc. Insensé qui a bâti sa maison sur du
sable :1a pluie est tombée, les torrens se sont débordés, les vents ont
soufflé,.et sont venus fondre sur cette maison; la maison est tombée,
et sa ruine a été grande».
« Quand une femme accouche....., de même, vous êtes maintenant
dans la tristesse ».
« Je vous ai donné du lait à boire, et je ne vous ai point donné de la
viande; car vous n’êtes point en état de la supporter .......
Nous trouvons à chaque page les plus excellentes comparaisons,
dans lesquelles on voit manifestement l’intention. Je vous ai parlé en
similitudes. C’est ainsi que les vérités même les plus saines s’introduisent
le mieux sous le voile de la fable.
Esope, qui prit le masque de l’allégorie et l ’agrément de la fable,
étoit plus écouté à la cour de Crésus que l’austère Solon. Un sénateur
apaisa par une fable la sédition du peuple romain , que n’avoient pu
réprimer la sagesse et l ’autorité des consuls. Et les courtisans de
Louis X IV se laissoient mieux corriger par les. apologues de La Fontaine
, par les fictions comiques de Molière, et par les tableaux piquans
de La Bruyère, que par les pensées sublimes et profondes de Pascal.
Quel philosophe auroit mieux parlé que Pétrarque, aux ambitieux,
lorsqu’il leur dit : Viser à la puissance pour vivre en assurance et en
repos, c’est se porter sur une haute montagne, pour éviter les vents t
et la foudre.
L ’on peut donc soutenir que l’éducation de l’espèce humaine a été
commencée principalement au moyen de l ’action de l ’organe de la
sagacité comparative. Maintenant, l’on conçoit pourquoi la nature l’a
placé dans la ligne médiane.
XXI. Esprit métaphysique. Profondeur d’esprit.
J avois remarqué depuis long-temps que quelques hommes auxquels
on attribuoit un grand espritphilosophiqueavoient la partie antérieure-
supérieure du front singulièrement large et bombée. Tels sont Socrate ,
Démocrite, Cicéron, Bacon, Montagne , Galilée , La Bruyère, Leibnitz,
Condillac, Diderot, Mendelsohn, etc.
Mais la tendance du génie profond de ces hommes n’est pas la même
dans chacun d’eux. Le domaine de l’un est le monde matériel ; le domaine
de l’autre le monde spirituel. L ’un veut connoître ce qui est,
tâche de découvrir les conditions sous lesquelles ce qui est, existe , fait
de l’observation la base de toutes ses méditations , et recherche les rapports
des causes et des effets ; l’autre, dédaignant le monde matériel,
s’élève dans le monde des esprits; et se créant un univers d’êtres
idéaux, contemple l’esprit dans ses effets comme esprit, et ne tient
aucun compte des conditions matérielles de ses fonctions; il esta
la recherche de vérités générales, de principes généraux; et selon
lu i, tout ce qui existe ici bas doit être conforme à ces idées générales ;
c’est-là l’idéologiste, le métaphysicien.
Dans ces têtes, deux parties cérébrales sont développées, une de
chaque côté, xxm, PI. IX, à côté de l’organe de la sagacité comjiarative.
P a r la , les parties du front que touchent immédiatement ces parties
cérébrales, se trouvent bombées, et forment, à elles seules, ou conjointement
avec l’organe de la sagacité, deux segmens de sphère placés
de chaque côté du front dans la ligne horizontale.