
duire, elles la chassent ou la tuent.On remarque même que les abeilles
du même rucher, fût-il formé de cinquante à cent ruches, savent
très-bien distinguer une abeille qui n’est pas du rucher. L’agneau, le
poussin, etc.; connoissent leur mère au milieu d’un très-grand nombre
de brebis et de poules.
Personne ne pourra plus douter que la faculté de discerner les individus
ne soit pour l’animal l’une des facultés fondamentales les plus
indispensablement nécessaires.11 n’est donc pas permis de supposer que
la nature ait fait dépendre une telle faculté de circonstances accessoires.
Quiconque connoît la sollicitude maternelle de la nature pour tous les
animaux, admettra qu’elle dépend d’une organisation intérieure particulière,
d’un organe propre.
Je crois être parvenu, à force d’observations, à découvrir cet organe;
mais avant d’entrer dans des détails relativement à ce qui le concerne ,
je dois dire un mot sur les différentes formes de l ’oeil, et sur les causes
qui déterminent la diversité de ces formes.
Sur les formes de l ’oeil et sur les causes qui déterminent
la diversité de ses formes.
Les yeux sont placés dans les orbites. Suivant que la forme de ces
cavités osseuses varie , les bulbes ont aussi une forme et une position
différentes. La forme de ces cavités est déterminée en grande partie par
le cerveau; ceci fait comprendre comment la position de l’oeil peut être
un indice extérieur du plus ou moins grand développement de certaines
parties cérébrales.
Cette cavité présente quatre parois : i°. La voûte qui est formée par
une partie du frontal et du sphénoïde. 2°. La paroi interne formée par
la partie de l’ethmoïde appelée os planum, et par Vosunguis. 3°. La paroi
externe formée par une partie du sphénoïde et de l ’os malaire. 4°. La
paroi inférieure formée par une partie du palatin, de l’os malaire et
du maxillaire supérieur. De ces quatre parois, la voûte et le tiers-postérieur
de la paroi externe sont seuls en contact immédiat avec le cerveau.
Cette partie de la paroi externe correspond à l’extrémité antérieure des
lobes moyens du cerveau, tandis que la surface inférieure des lobes
antérieurs est appliquée sur la voûte j,xv, xvi, xvn, xvm , xix, PL IV,
PI. V , PL VIII, PI. X I I I , X V , X V I . PL X I , PL XII.
La forme de l’orbite se trouve changée en totalité ou partiellement,
suivant que toutes les parties cérébrales placées sur la voûte, ou seulement
quelques-unes d’entre elles, sont plus ou moins développées.
Lorsqu’elles sont très-foiblement développées, tout l ’orbite se trouve
placé haut, et les yeux sont relevés et rapprochés de l’arcade orbitaire
supérieure ; dans ce cas, les orbites sont profonds et formés en cylindre
creux. Mais lorsque toutes ces parties encéphaliques ont acquis un haut
degré de développement, les bulbes oculaires sont poussés en avant,
d’où résultent de grands yeux à fleur de tête ; dans ce cas, la voûte
abaissée déprime le bulbe, qui, à son tour, déprime l’arcade inférieure
de l’orbite vers la joue, et produit au-dessous de la paupière inférieure
une espèce de bourrelet. Lorsque la partie externe xix est seule très-dé-
veloppée, la partie correspondante de la voûte est seule déprimée; ce
qui détermine l’abaissement de la partie externe du bulbe oculaire et
de la commissure externe des paupières, ainsi que la saillie de l’angle
orbitaire externe. Lorsque la partie interne xvi est seule très-développée,
la partie interne de la voûte est seule déprimée ; ce qui dirige en bas la
partie interne du bulbe oculaire, et la commissure interne des paupières.
Siège de l ’organe du sens des personnes.
Ges yeux, dont la partie interne et la commissure palpébrale correspondante
sont abaissées, indiquent, ainsi que je l’ai reconnu après vingt
ans d’observations, le grand développement du sens des personnes,
Mais ayant rencontré cette faculté à un haut degré, dans des individus
qui n’avoient pas les yeux placés de la manière indiquée, je crus que
j’avois précipité mon jugement, et je ne parlai plus dans mes cours de
cette organisation; mais depuis, j’ai trouvé ma première opinion confirmée
tant de fois, que j’ai été bien forcé d’y revenir.
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