
INTRODUCTION
D éjà dans plusieurs endroits des trois volumes précédens, j’ai cité
et réfuté les diverses opinions des philosophes anciens et modernes
sur 1 origine et sur la nature des facultés de l’ame. Les leçons de philosophie
d un penseur profond, de M. Laromiguière, m’engagent à
revenir encore sur le même objet. Je rapporterai, d’après lui-même,
d’une manière sommaire , les systèmes des métaphysiciens les plus
connus sur les facultés de l’ame. Mes lecteurs sont vraisemblablement
convaincus qu’aucune de ces opinions ne sauroit être soutenue à côté
de la physiologie du cerveau. M. Laromiguière, après avoir démontré
que toutes sont plus ou moins défectueuses et erronées, imagine un
nouveau système sur les qualités morales et les facultés intellectuelles
de l’homme. Nous verrons si cet écrivain éloquent diffère essentiellement
de ses prédécesseurs, et si ses raisonnemens m’obligent à abandonner
les idees que j’ai professées jusqu’à présent, et avec lesquelles
celles que je professerai dans ce quatrième volume doivent être
en parfaite harmonie. Ce petit travail nous disposera à porter un jugement
définitif sur la préférence que mérite l’étude de l’homme, selon
qu’elle se borne à la partie spirituelle, ou quelle embrasse l’homme
tel qu’il est, c’est-à-dire, le résultat de la réunion de l’ame avec le
corps.
Le plus grand nombre des philosophes s’accordent à ne reconnoitre
dans l’ame que deux facultés ; l’entendement et la volonté. L ’entendement
ou la capacité de recevoir des idées; la volonté ou la capacité
de recevoir différentes inclinations. Lors même qu’ils parlent d’un plus
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