
ches sur le cerveau. Quelquefois nous avons cru avoir découvert quelque
chose de nouveau ; mais à force de réitérer les dissections , il
nous a toujours fallu revenir à nos anciennes idées. Ainsi je n’ai
encore aucune raison de soumettre à aucune modification ce que
j’ai dit dans le premier volume de cet ouvrage. J’engage ceux qui
cherchent de bonne foi la vérité, à assister à nos démonstrations,
ou à se les faire faire par des anatomistes qui, après nous les avoir vu
faire, s’y sont exercés eux-mêmes.
Qu’il me soit permis de relever une tendance singulière que manifestent
tous ces messieurs, d’attribuer nos découvertes^ d’autres ,
par exemple à Reil, etc. M. Spurzheim a déjà, dans plusieurs endroits,
revendiqué notre propriété. J’en ai fait autant à l ’égard de M. Ev.
Home, etc. Les passages suivans, également conservés dans l ’ouvrage
de M. Demangeon, pourront redresser les idées de ceux qui n’ont pas
pu suivre l’ordre chronologique des découvertes successives de la structure
du cerveau.
« Le digne Reil, dit le professeur Rischoff, q u i, comme anatomiste
profond et physiologiste judicieux, n’a pas besoin de mes éloges, a
déclaré en s’élevant au-dessus de toutes les petitesses de l’égoïsme,
« qu’il avoit plus trouvé dans les dissections du cerveau, faites par
k Gall, qu’il n’auroit cru qu’un homme pût jamais y découvrir de
« toute sa vie. » Loder, continue M. Bischoff, qui ne le cède sans contredit
à aucun des anatomistes vivans, a jugé les découvertes de Gall de
la manière suivante, dans une lettre amicale écrite à mon respectable
ami et professeur Hufeland :
« Maintenant que'Gall a été à Halle, et que j’ai eu occasion, non-
« seulement d’assister à ses cours, mais encore de disséquer avec lui,
u tantôt seul, tantôt en présence de Reil et de plusieurs autres de
« mes connoissances, neuf cerveaux humains et quatorze cerveaux
« d’animaux, je crois être en état et en droit de prononcer sur sa
« doctrine.
« Je vous dirai, puisqu’il s’agit de m’expliquer., que je suis en très-
« grande partie d’accord avec vous pour ce qui concerne l’organologie,
sans cependant croire qu’elle ait rien de contradictoire avec l’anatomie,
étant au contraire persuadé qu’elle est vraie quant au fond et
aux principes. 11 y a encore des détails à rectifier et l’ensemble de
sa doctrine est encore trop dans l’enfance pour qu’on puisse l ’expliquer,
comme le font plusieurs personnes par abus. Il est évident
néanmoins que les facultés de l’ame et de l’esprit, qui' sont très-
prononcées, peuvent se découvrir par des indices sur le crâne.
Ackermann de Heidelberg, m’a prêté les crânes de Schinderhannes
et de six autres de ses complices ; ils offrent une harmonie frappante
avec les indications craniologique de Gall. Ce dernier fit en
présence de S., chezlequel demeuroit la petite H. de Jéua, laquelle
se noya dans la Saaie, après avoir volé plusieurs fois, une description
si exacte du caractère de cette fille, en voyant son crâne ( que
je m’étois secrètement procuré, et que personne ne présumoit chez
moi), que S. en fut réellement interdit, lorsque j’eus dévoilé lç
secret. Ce ne sont point ici et dans plusieurs autres cas des effets
du hasard.
« Les découvertes que Gall a faites sur le cerveau, sont de la plus
haute importance, et plusieurs d’entre elles ont un tel degré d’évidence
, que je ne conçois pas comment on peut, avec de bons yeux,
les méconnoitre. Je veux parler du grand ganglion du cerveau,
du passage des pyramides dans les bras du cerveau, et les hémisphères,
des faisceaux de la moelle épinière, de l’entrecroisement
des fibres sous les pyramides et les éminences olivaires, de la subsr
tance récurrente du cervelet, des commissures des nerfs, de l’origine
des nerfs moteurs des yeux, des nerfs trijumeaux, de ceux de Iasixième
paire, etc. Je passe sur d’autres choses qui, quoique très-croyables,
ne me paroissent pas encore assez démontrées. Ces découvertes
suffiroient seules pour rendre lé nom de Gall immortel ; ce sont
les plus importantes qui aient été faites en anatomie depuis celle
du système des vaisseaux absorbans. Le déploiement du cerveau
est une excellente chose. Que n’a-t-on pas droit d’en attendre, ainsi
que des progrès ultérieurs dont le chemin est ouvert! Je suis hon