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leur puissance pour peindre la modestie, la prudence, la contrition
l ’effroi, le désespoir, la bassesse., les remords, 1 innocence, J ,
colère le mépris, la fierté, la méditation, le recueillement, la dévotion
, l’a fermeté ? Comment l’oeil du gladiateur mourant nous diroit-d:
Je meurs, mais je ne puis men étonner m m en affliger. Co rnent
Laocoon nous présenteroit-il l ’image de 1 homme succombant
aux souffrances sans trop de foiblesse ? Qui pourrott comprendre
leur langage? Ne confondroit-on pas 1 expression de 1 amour avec
celle de la haine, l’expression de l’envie avec celle de la bienvedl
ance ^ 1 * 1
Où* est enfin l’homme ou l’animal qui réfléchisse sur la manière
dont il veut faire comprendre à d'autres ses sentimens et ses idees 1 Au
moment même ou l’idée et le sentiment naissent, ils sont écrits sur 1 extérieur
en caractères lisibles pour tout Je monde. Il est donc certain ,
que les sentimens, les idées, les affections, les passions se manifestent
au dehors par la mimique, d’après des lois déterminées et mva-
T M a l comment se fait-il que chaque affection, chaque passion,
chaque sentiment, chaque idée , produise une pantomime particulière
et propre? Comment se fait-il que l'homme humble marche courbe
et les regards attachés à .la terre, tandis que l ’orgueilleux s’avance
la poitrine en avant et la tête haute? Que pendant les jouissances
de l’amour nous retirons la nuque en arrière ? Que le dévot
relève la tête en avant et porte ses regards et ses mains vers le
"Questions hardies, et d’autant plus hardies que personne n’a eu
iusqu’ici l’idée de rechercher la cause de ces phénomènes. Voyons
si l’organologie est capable de répandre quelque lumière sur ces mystères.
DU CE RVEAU. 291
Dës sôurces intérieures de la mimique en ge'ne'ral,et delà
mimique de chaque affection, de chaque sentiment,
de chaque passion, etc. en particulier.
Le cerveau est la source de tous les sentimens, de toutes les idées,
de toutes les affections, de toutes les passions; leur manifestation
quelconque doit donc dépendre du cerveau et être modifiée par lui.
Le cerveau est en liaison avec les instrumens de tous les sens, et, à
1 aide de la moëlle épinière , il l’est également avec les instrumens des
mouvemeus volontaires. Il domine les sens, les muscles, et par conséquent
les extrémités; il met en action chacune des parties; par son
activité, il détermine le mouvement qu’elles doivent faire, la position
qu elles doivent adopter ; dès qu’il est en repos, les sens, les muscles et
les membres sont dans l’inaction.
Mais les différens organes cérébraux sont placés dans des régions différentes.
L action du cerveau, selon que tel organe ou tel autre est actif, doit
donc aussi partir de différentes régions. Chacun des organes cérébraux
met à son unisson, d’une manière à lui particulière et conforme à son
siège, les instrumens des sens, les muscles, les extrémités. Chaque
organe exprime donc son action par un jeu de pantomime particulier;
par conséquent ce jeu de pantomime est le langage propre de l’organe
en question, et il décèle non-seulement la nature du sentiment, de
1 idee, de 1 affection, de la passion ; mais il trahit encore le siège de l’organe,
par lequel ces mouvemens ont été commandés.
L organologie peut donc tirer de la mimique deux avantages également
précieux. i°. La mimique peut servir à lui indiquer la place du cerveau où
se trouve 1 organe qui agit dans tel cas particulier, et frayer ainsi à l’or-
ganologiste le chemin pour arriver à des preuves qui mettent hors de
doute ce qu’il n’avoit fait d’abord que soupçonner; 2°. elle lui sert de
confirmation, en concourant à prouver que l’organe, dont il observe
ari