
tion, ni de l’expression, parce que ces objets se rapportent à d’antres
facultés dont je parlerai plus bas. Il me reste à parler de l’organe des
constructions chez les animaux.
De l ’organe des constructions chez les animaux.
Cet organe, pour peu qu’il soit développé est, la plupart du temps,
très-facile à reconnoitre chez l’homme; mais comme dans la plupart
des espèçes animales, tantôt tels organes tantôt tels autres, existent ou
n’existent pas dans la région antérieure-inférieure de la tête, il en doit
résulter beaucoup de variations dans la forme de la région oùestplacé l'organe
des constructions. Elle doit avoir, chez l’animal dont les organes des
localités, de la musique et des constructions sont en même temps très-
développés, une forme différente de ce quelle est chez celui qui n’est
doué que de l’Organe des constructions seul, ou de cet organe accompagné
de l ’un des deux précédens seulement.
Cet organe est en général très-difficile à distinguer chez la plupart
des animaux qui creusent des souterrains, ou qui construisent. Ceux
qui n’ont pas encore des connoissances détaillées de l'anatomie comparée
, ne doivent commencer l ’étude de l’organologie, ni par l ’organe
du sens des localités, ni par l’organe des rapports des tons, ni par
celui delà construction. Chez l’homme, ces organes sont placés plus
haut dans la tête, et ont une direction perpendiculaire. Chez les
animaux, comme ils sont privés de plusieurs organes intermédiaires ,
et qu’en général leurs organes sont plus petits, -ces trois organes se
trouvent placés plus bas, et leur direction est horizontale.
L ’observateur exercé, comme je l ’ai déjà démontré pour les organes
des localités et de la musique, découvrira aussi l ’organe de la
construction dans les animaux, et il ne confondra pas celui-ci avec les
deux autres. Lorgane de la musique, chez les animaux, est placé vers
le milieu de l’arcade orbitaire; celui de la construction se trouve placé
plus en arrière. De même, l’organe des localités est plus en avant; et,
quoique quelquefois, comme chez les mammifères, sur l’angle externe
du frontal, il occupe pourtant toujours la région supérieure du front
au lieu que l’organe de construction est non-seulement plus reculé’
mais aussi plus abaissé vers les côtés.
Chez le hamster, PI. LX X II, fig. 9 , la marmotte , PI. L X X , fig. 7 ,
et le castor, fig. 6, l’organe des constructions est très-facile à recon-
poître. Aussi les crânes de ces trois animaux se ressemblent-ils beaucoup
dans la région où cet organe est placé. En général, il faut le
chercher chez tous les rongeurs, immédiatement au-dessus et en avant
de la base de 1 arcade zygomatique. Plus ces animaux sont doués à un
haut degré de l’instinct des constructions, plus cette région de leur
crâne est saillante.
Maintenant, on trouvera sans peine la réponse à cette question : Pourquoi
le lièvre qui, quant à ses membres, est conformé comme le lapin
de garenne, ne creuse-t-il pas des terriers comme lui? Que l’on comparé
cette région du crâne de l’un avec celle du crâne de l’autre," et l’on se
convaincra que dans le lapin elle forme une saillie, tandis que chez
le lièvre elle est deprimee. Lon trouve la même différence entre les
crânes des oiseaux qui construisent des nids, et de ceux qui n’en font
pas. C’est même peut-être le meilleur moyen pour se familiariser avec
cet organe, de comparer les animaux du même genre, dont certaines
especes construisent, tandis que dautres ne construisent pas. C’est
ainsi qu en confrontant la tête du lapin de garenne avec celle du lièvre
les espèces d’oiseaux qui font des nids avec celles d’oiseaux qui n’en
font point, on acquiert une conviction complète de l’existence et du
siège de cet organe. A l’égard de l’organe de la musique, j’ai dit qu’il
falloit comparer non-seulement les oiseaux chanteurs en général avec
ceux qui ne chantent pas; mais surtout les oiseaux du même genre,
dont certaines espèces chantent, tandis que d’autres ne chantent pas;
par exemple, il y a parmi les différentes espèces de fauvettes plusieurs
espèces qui chantent, et plusieurs autres qui sont privées du chant. Il
y a des grives qui n’ont aucun chant, et d’autres qui chantent merveilleusement
bien. Parmi les faucons, on ne connoît qu’une seule
espèce qui chante agréablement, l’épervier chanteur. (Falco musicus).