
Mimique de l ’organe de la propre défense.
Cet organe a , comme nous l’avons vu, son siégea l’angle inférieur-
postérieur des pariétaux. Il est placé un peu plus de côté et un peu
plus bas que l’organe de l’attachement. Lorsqu’il agit avec énergie, la
tête doit donc être tirée un peu en arrière et entre les épaules.'Lorsqu’il
n’y a de bien actif que l’un des deux organes jumeaux, la tête doit
être tirée de côté, en arrière et contre l’épaule du côté dont l ’organe
agit. PI. XCVII, fig. 1. Lorsque les deux organes sont actifs au même
degré, ce mouvement doit avoir lieu tour-à-tour, tantôt d’un côté, tantôt
de l’autre.
C’est la mimique de l ’organe de la propre défense qui a d’abord réveillé
en moil’idée, que c’est le siège des organes qui détermine la nature
des gestes. Je vis deux cochers se battre, l’un se précipita en furieux sur
son adversaire beaucoup plus petit que lui ; celui-ci se fendit un peu,
ferma le poing,retira la tête entre les e’paules, en l’abaissant légèrement,
et repoussa victorieusement les attaques de son adversaire, en allongeant
de vigoureux coups de poing. PI. X CV II , fig. 3. Enfin le grand
tâcha, en voltigeant, de le prendre en flanc. Le petit se fend davantage,
prend l’attitude du gladiateur combattant, le corps penché en avant, la
tête tournée de côté et retirée entre les épaules, et continue de repousser
son ennemi avec succès. Legrand, dans l’espoir de le terrasser, le saisit
entre ses deux bras ; le petit lui appuie, avec une telle force, le menton
contre la poitrine, qu’il le renverse ; l'affluence des spectateurs mit fin
au combat.Tout en admirant le courage et l’adresse de mon petit athlète
victorieux, je fis les réflexions suivantes :
1°. L ’organe de la propre défense étoit ici en pleine activité et pro*
duisoit tous les mouvemens du combattant. Je fus frappé surtout de
ee qu’il se posoit les jambes fendues, le corps ramassé en lui-même,
l ’occiput un peu penché en arrière entre les épaules, pose qui donne
un grand aplomb à tout le corps, mais principalement de ce qu’il
avançoit un peu le menton. Je dus naturellement attribuer, à l ’état
d incitation de l’orgarte de la propre défense ;. cet acte de roidir le
cou et de retirer la tête en arrière, puisque ces mouvemens avoient
lieu si près du siège de l’organe;,,je fus confirmé encore dans cette
idée, lorsque je vis que mon athlète retira la tête vers l’une des épaules
en prenant une attitude oblique.
20. Je vis surtout, manifestement, que lorsqu’il n’y a que l’un des deux
organes jumeaux qui soit en action, la tête se trouve tournée du côté
de cet organe. A cette époque j ’avois déjà remarqué que les animaux,
lorsqu’ils veulent regarder attentivement un objet, ou qu’ils écoutent
avec beaucoup d’attention, tournent la tête, tantôt d’un côté, tantôt
de 1 autre, selon qu’ils regardent ou écoutent attentivement de l’un des
yeux ou de lune des oreilles. Je vis donc que la même chose a lieu
pour les organes des qualités ou des facultés.
Electrisé par cette idée, je passai en revue la mimique de chacun
des organes que j’avois découvertsjusques-là, et, à mon grand étonnement,
je trouvai que cette mimique est toujours correspondante au
siège de l’organe qui agit, et que les mouvemens de toutes les autres
parties, des mains, des pieds, etc., correspondent à ce siège. Jamais
je n aurois imaginé qu’il fût donné à l’homme de pénétrer jusqu a des
secrets de ce genre, et j’avoue que la joie d’avoir fait cette découverte,
qui fournissoit en même temps de si belles confirmations de tout ce que
j ’avois découvert antérieurement au sujet des organes, manqua de me
faire perdre l’esprit. Pour goûter mes idées sur la mimique, il faut
une connoissanee tellement exacte de l’organisation du cerveau, du
siège de chacun des organes, des qualités et des facultés, et de la
manière dont l’action de ces organes se manifeste, que, ni mes auditeurs,
ni mes lecteurs ne pourront se ranger à mon opinion la première
fois que cette partie de ma doctrine leur sera présentée. La connexion
que j’établis entre la mimique et le siège des organes, est une pensée
trop neuve et trop profonde pour qu’elle puisse être saisie au premier
coup-d’oeil. La plupart des personnes refusent même d’admettre
que la mimique existe telle que je la décris ; je l’ai inventée arbixv.
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