
basé du crâne de l’homme, fig. 2 , base ouverte du crâne du singe ; que
les circonvolutions inférieures-moyennes des lobes antérieurs sont beaucoup
plus excavées, c’est-à-dire beaucoup moins développées vers le
plancher orbitaire que dans l’homme. Les orbites de guenons et de
l’orang-outang sont presque aussi profonds que ceux de l’homme; ce
qui prouve combien la surface inférieure des lobes antérieurs est plus
petite dans ces animaux que dans l’homme. Chez les papions, les man-
drils et les poDgos, plus de la moitié du bulbe de l’oeil se trouve en
dehors du cerveau. Comparez les crânes de l’homme avec les crânes de
toutes les espèces de singes, PI. LXXV, PI. LX X X Y 1I I , avec PI. LXV1I,
%• 1 , le crâne du pongo; fig. 2, crâne du papion ; et PI. LXXIX ,
fig. 1, le crâne du sajou; fig. 2, le crâne du singe capucin; fig. 3 , le
crâne du singe troglodytes; fig. 4 , le crâne de l’orang-outang. Comparez
les cerveaux du singe patas, et de l’orang-outang, PI. X X X IV , et
PI. LXX VII, le cerveau d’une guenon, fig. 1 , avec toutes les planches
du cerveau humain.
Dans le chien, il n’y a que la partie postérieure interne du bulbe
qui touche le cerveau; plus des deux tiers de l ’oeil se trouvent placés
en dehors de l ’encéphale. Chez plusieurs autres animaux, le bulbe tout
entier se trouve en dehors du cerveau, et bien plus en avant que lui,
ceci a lieu chez le blaireau, le castor, le cochon, car la partie du crâne
qui chez ces espèces paroît au premier coup-d’oeil constituer l’orbite
supérieur, ne forme dans le fait que les sinus frontaux. Voyez les
P l.LX V I, L X X , LXXI1; les deux têtes de chiens , PI. L X X X I , fig. 1
et fig. 2. En général, toutes les têtes d’animaux, et PL XXXIII, les cerveaux
du kangourou, fig. 3 , du tigre et du lion, fig. 4 et 5 ; PI. III,
le cerveau du veau, PL XIV , le cerveau du mouton; PL LXXVII,
fig. 2, le cerveau du chat.
Chez les oiseaux, il y a toujours d’autant plus de masse cérébrale
placée au-dessus de la partie interne du bulbe, que l’espèce a plus
d’aptitude au langage. Que l’on compare Pl. LXX XI, fig. 3 , la pie,
fig- 4 ) l’étourneau, fig. 5 , le grand corbeau, fig. 6, le perroquet, avec
les gallinacées , Pl. LVII, et le cerveau de la poule, Pl. I, fig. 2.
Ce petit nombre d'exemples suffira pour faire concevoir au lecteur
que les animaux peuvent avoir non-seulement entre eux un langage
déterminé, mais encore comment ils sont capables de comprendre ces
sons arbitraires qui composent nos langues, comment ils sont en état
de saisir une série d’idées exprimées par une période.
Il paroît même que l’aptitude au langage qu’ont les animaux, est
destinée non-seulement à subvenir à leurs propres besoins, mais encore
à les rendre capables d’entendre la signification des sons et du langage
d’autres animaux et de l’homme.
Réflexions philosophie/ues sur le langage de parole.
Depuis Condillac, les philosophes s’épuisent en raisonnemens sur l’influence
que les signes en général et le langage de parole en particulier
exercent sur nos idées et sur nos connoissances. Ils soutiennent que sans
signes nous ne penserions presque pas; qu’il n’y a que les mots articulés
qui puissent nous conduire aux idées abstraites; que les signes, le langage
développent nos facultés, font naître nos penchans, nos sentimens,
nos affections, nos passions; que sans signes nous ne pourrions pas comparer
nos idées simples, ni analyser nos idées composées ; et qu’ainsi les
langages sontaussi nécessaires pour penser que pour parler, pour avoir
des idées quepourles exprimer; et que sans langue nous n’aurions que
des notions très-peu nombreuses, très-confuses et très-incomplètes, etc.
Il arrive, par une fatalité commune aux philosophes, ce qui arrive
aux médecins et à tout le monde, de prendre les symptômes pour la maladie,
l’écorce pour le fruit. Déjà M. Destut - Tracy a dit: que Con-
ddlae auroit dû énoncer différemment sa découverte, et dire que tout
signe est 1 expression du résultat d’un calcul exécuté, ou, si l ’on veut
d une analyse faite, et qu’il fixe et constate ce résultat, en sorte qu’une
langue est réellement une collection de formules trouvées, qui ensuite
facilitent et simplifient merveilleusement les calculs ou analyses qu’on
veut faire ultérieurement. En effet, tous les signes possibles, le langage
d action aussi bien que celui de parole, sont un produit de l’activité des