
noissance de son mérite, de sentaient, relève également sa tête avec
dignité en redressant tout le corps. PI. XCVI1, fig. 8. Une dame très-
vive se plaignit à moi avec confusion d'avoir fait par orgueil une démarché
inconsidérée : Maudite fierté! s’écria-t-elle, en portant la main
entre ouverte sur l’organe de la hauteur. »En général le cas n estpasrare,
ou dans le moment de l’activité extrême d’un organe on porte brusquement
la main à la région où il a son siégé.
Ainsi donc, dans la pantomime de l ’orgueil, tous les gestes indiquent
une tendance à s’élever, à s’aggrandir, à alonger sa stature. « Je ne
connois, dit Engel, aucun peuple, aucune race d’hommes chez lesquels
l’orgueil ne porte pas la fête en lair, ne fasse pas relever tout le corps
et ne fasse dresser l’homme sur la pointe des pieds pour le faire paroitre
plus grand. »
J’ai parlé de la mimique des maniaques par orgueil, en parlant de la
hauteur comme qualité fondamentale. Cette mimique est, quant à
l’essentiel, la même chez le maniaque que chez l ’orgueilleux en santé,
seulement à raison de l ’état de surirritation qui a lieu dans la manie,
tous les gestes sont outrés jusqu’à la caricature.
L'attitude dufier coursier magnifiquement caparaçonné, du coq qui
vient de terrasser son adversaire, coïncident avec l’attitude de l’homme
orgueilleux, autant que le permet le rapport de la conformation de ces
animaux avec celle de l’homme. Partout tête haute, démarche grave
et mesurée. . . . . . . . .
Lorsque nous voulons exprimer l’humilité, la soumission, le respect,
notre pantomime est précisément l’inverse. La tête elle corps se penchent
en avant; tout tend à rapetisser notre personne ; depuis la profonde
révérence, jusqu’à la génuflexion, jusqu’au salut oriental à plat-ventre,
toutes les démonstrations de respect ne sont que l’expression vraie ou
simulée de l’absence de tout orgueil, de tout sentiment de son propre
mérite, expression dictéepar l’intention de faireparoître un dévouement
sans bornes, une soumission entière, une humilité sans égale, un
respect profond. Partout rapetissement de la stature , raccourcissement
du corps en le portant en avant. PI. XCVII, fig. 9. Cette pantomime
est un langage généralement reçu etpar conséquentnaturel, et fondé dans
la nature de l’homme; elle ne peut s’expliquer que par l’inaction absolue
et l’apathie complète de l’organe de la hauteur. Jamais et dans aucun
pays un homme n’exprimera le respect, l’obéissance, la soumission,
en relevant la tête et en la portant en arrière.
La confusion résulte d’un orgueil blessé. Aussi l’homme confus se
retire , non-seulement avec la pantomime de l’humilité, mais il couvre
encore son visage ; il s’efforce de se dérober à to us les regards ; il voudroit
se cacher au centre de la terre.
Mimique de la vanité.
L ’organe de la vanité est placé un peu plus en arrière que celui de la
hauteur et plus sur le côté. Par conséquent, par l’action énergique
de cet organe , la tete et le corps doivent être relevés et portés en arrière,
et comme les deux organes congénères sont plus écartés l’un de
1 autre que ceux de la hauteur, le corps et la tête doivent être tournés
.alternativement, tantôt d’un côté, tantôt de l ’autre ; il en résulte un
balancement de tout le corps. Tant que la vanité se manifeste tranquillement,
l’homme vain, comme la femme vaine, tiennent la tête
levée; ils marchent en se balançant et en portant les yeux de côté et
d’autre pour voir si on les admire.
Le fat, entiché des avantages les plus frivoles, se rengorge, écarte les
jambes, coupe l’air de gestes qu’il fait à droite et à gauche, se carre,
retire la tete en arrière, et s avance d un air avantageux , en se portant
autant de côté qu’en avant. PI. XCVII, fig. 10.
En traitant de l’organe de la vanité, j’ai fait remarquer, combien les
animaux sont sensibles tant à la louange qu’aux marques d’improbation.
Observez dans sa cage, soit un serin, soit un chardonneret
pendant que vous lui parlez d’un ton caressant, vous le verrez se
tourner de côté et d’autre, et vous répondre par des accens affectueux,
expression de son contentement. Je rappelle ici au lecteur l’in