
tempérament est avec prédominance lymphatique ou pituiteux, sont
plus exposées aux maladies de cette fonction intellectuelle
« 11 est certain, dit-il plus loin, que la plupart des hommes qui se
livrent avec excès aux plaisirs de l ’amour, ont très-peu de mémoire;
j’ai remarqué ce goût et ce résultat d’une manière sensible chez beaucoup
d’individus qui ont la voix grave, ou ce qu’on nomme basse-
taille ». • • ;
En parlant des causes immédiates des maladies de la mémoire, il
eontinue : « Mauget reconnoîtà cette maladie deux causes immédiates,
i°. la mauvaise conformation du cerveau et sa disposition vicieuse ;
2°. le manque de la bosse occipitale dès sa naissance. Il prétend avoir
observé une excellente mémoire chez les personnes dont la protubérance
de l’occiput étoit très-saillante ».
a De nos jours, une doctrine basée sur de semblables localités du
cerveau n’a pu soutenir l’examen sévère de l’observation et du raisonnement;
aussi est-on maintenant convaincu quelle n’avoit d’autres
fondemens que des probabilités ingénieuses. Si la mémoire avoit pour
foyer principal un seul point de la masse cérébrale, sans doute celui-ci
nous indiqueroit le siège positif de l’amnésie ( manque de mémoire ) ;
mais on est loin de connoitre en quelle partie du cerveau réside cette
fonction intellectuelle; ce qu’il y a de plus probable, c’est quelle
partage le sort des autres facultés de l’entendement qui, indivisibles
sous ce rapport, ne peuvent être rattachées à des régions séparées de
ce viscère ’ ,».
Il n’y a pas un de mes lecteurs qui ne puisse apprécier ce langage. Je
puis donc continuer à exposer la marche du développement ultérieur
de mes idées sur la mémoire des choses.
Je sentis bientôt que cette dénomination ne renferme pas toute la
sphère d’activité de cette faculté. J’ai remarqué que les personnes douées
« Mémoires de la société de Médecine de Paris, i", partie de l’année i817, p. 72
et 74,
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d’une grande mémoire dés choses, ont en général la conception prompte,
une extreme facilite à saisir les choses ; qu’elles ont un désir général de
savoir, de s instruire, de s occuper de toutes les branches des connois-
sances humaines; qu elles se sentent ordinairement une vocation prononcée
pour l’enseignement, et que, à moins que deé" facultés supérieures
ne les en garantissent, elles se laissent facilement entraîner à
adopter les opinions des autres, à embrasser toute opinion, toute doctrine
nouvelles, à se modifier d’après les usagés, les moeurs, les circonstances
dont elles sont entourées. Ces raisons m’ont fait changer la dénomination
de mémoire des choses, en celle de sens des choses, sens
d’éducabilité, de perfectibilité.
On auroit tort de confondre cette perfectibilité générale et indéterminée
avec la perfectibilité déterminée et particulière de chaque qualité
et faculté fondamentale. Il n’existe aucune qualité morale, aucune faculté
intellectuelle qui ne puisse être exercée, et, par cela même , recevoir
un accroissement de perfection. Toute force fondamentale est
susceptible de développement, de direction, d’éducation. Mais cette
espece de perfectibilité est toujours bornée aux seuls objets qui sont
du ressort d un organe particulier. Le sens des choses, de l ’éducabilité
ou de la perfectibilité en général, au contraire, s’exerce, s’étend sur
toutes les choses non comprises dans la sphère d’activité d’organes particuliers
ou de forces particulières. L'exposition de l’histoire naturelle
de cette faculté, telle qu’elle existe chez les animaux et chez l ’homme,
éclaircira cet objet. Commençons par examiner si les animaux sont susceptibles
d’éducation, s’ils savent modifier leurs instincts, et perfectionner
leurs facultés selon que les circonstances et les événemens accidentels
le commandent.
Histoire naturelle du sens des choses, de Véducahilité,
de la perfectibilité' des animaux.
Tous les jours nous voyons dresser les chiens, les chevaux à nos
besoins les plus varies; nous voyons de petits oiseaux rassembler les
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