
Revue sommaire.
Dans toutes mes recherches, je me suis proposé le but de trouver
les lois de l’organisation et les fonctions du système nerveux en général
et du cerveau en particulier.
L ’exposition des systèmes nerveux de la poitrine et du bas-ventre,
de la colonne vertébrale ou desmouvemens volontaires et de celui des
sens extérieurs, nous a fait voir les mêmes lois et dans leur organisation
et dans leur destination. Partout origine des fibrilles nerveuses de
la substance grise nourricière; partout des appareils de renfort de la
masse nerveuse par la même substance grise ; partout épanouissement
final ; et partout une organisation nerveuse particulière ou système
nerveux particulier, indépendant des autres, toutes les fois qu’une fonction
essentiellement différente doit avoir lieu.
J’ai démontré les mêmeslois dans l’organisation du cerveau. Origine de
toutes les fibrilles nerveuses cérébrales de lasubstance grise; leur renfort
successif par de nouvelles masses de substances grises, des ganglions;
existence de plusieurs départemens ou faisceaux nerveux indépendans
les uns des autres; épanouissement final de toutes les diverses parties
constituantes de la masse nerveuse cérébrale en une membrane nerveuse,
soit étendue, soit roulée en forme de circonvolution.
Cette uniformité des lois de l’organisation de tous les systèmes nerveux
ne laisse plus aucun doute sur l’exactitude des découvertes anatomiques
du système nerveux en général et du cerveau en particulier.
Après avoir déterminé les fonctions des systèmes nerveux de la poitrine
et du bas-ventre, de la colonne vertébrale et de cinq sens, il
restoit encore la grande difficulté de déterminer les fonctions du cerveau
et de ses diverses parties. Avant d aborder ce point essentiel de
ma doctrine, il étoit indispensable de rectifier les idées sur l’origine
des instincts, des aptitudes industrielles, des penchans et des facultés.
De la une section tonte entière consacrée aux preuves que toutes
nos dispositions morales et intellectuelles sqnt innées, et que toute
manifestation d’une qualité morale ou d’une faculté intellectuelle
quelconque dépend de l’organisation.
Maintenant je pouvois demander, quelle est cette organisation
instrument de toutes les fonctions morales et intellectuelles ? Est-çe
le corps tout entier? est-ce le tempérament? est-ce une seule partié,
et quelle est cette partie du corps de l ’homme et de l’animal1? J’ai établi
parun grand nombre de preuves, tant négatives que positives, et par la
réfutation des objections les plus importantes, que le cerveau seul a été
gratifié de l’immense avantage d’être l’organe de l ’ame. Des recherches
ultérieures sur la mesure de l’intelligence de l’homme et des animaux
ont amene les résultats, que lés cerveaux des animaux sont d’autant
plus simples ou plus composés, selon que leurs instincts, leurs penchans
et leurs facultés sont plus simples ou plus composés; que les
diverses régions du cerveau sont affectées à des catégories différentes
de fonctions ; qu’enfin le cerveau de chaque espèce d’animal, et par
consequent aussi celui de 1 homme constitue une réunion d’autant
d organes particuliers qu il y a dans l’homme ou dans l’animal de
qualités morales et de facultés intellectuelles essentiellement différentes.
Les dispositions morales et intellectuelles sont innées ; leur manifestation
dépend de l’organisation ; le cerveau est exclusivement l’organe
de fame; le cerveau est composé d’autant d’organes particuliers
et indépendans qu’il y a de forces fondamentales de l’ame : voilà
quatre principes incontestables qui forment la base de toute la physiologie
du cerveau.
Après la démonstration rigoureuse de ces principes, il falloit examiner
jusqu’à quel point l’inspection de la forme de la tête ou du
crâne offre un moyen de connoître l'existence ou l’absence, le plus
ou moins grand développement de certaines parties cérébrales, et
par conséquent l’existence ou l’absence, la foiblesse ou l’énergie de
certaines fonctions ; il falloit indiquer les moyens de connoître les
fonctions des parties cérébrales déterminées ou le siège des organes;