
blablepar des argumens très-forts; c’est pour cette raison, que pourles
qualités et les facultés dont je soutiens l’existence, je m’en suis souvent
tenu au degré d’activité auquel j’ai pu les découvrir et observer leur
manifestation. Je n’ignore pas qu’il eût été plus philosophique de
ramener toujours à leurs forces fondamentales les qualités ou facultés
que je n’ai pu saisir que dans leur action exaltée ; mais j’ai mieux
aimé laisser quelque chose à faire à ceux qui viendront après moi,
que de les mettre dans le cas de défaire ce que j’aurois prématurément
établi.
Du reste, la difficulté de déterminer les forces primitives , n’est
peut-être qu’apparente. Quoique tous les individus de la même espèce
soient doués des mêmes qualités et des mêmes facultés, tous n’en sont
pas doués à un degré éminent. Tous les chiens ne sont pas attachés
à leur maître, tous ne sont pas courageux; tous n’ont pas la faculté
de s’orienter ; toutes les chiennes ne sont pas bonnes mères. On ne dit
pas moins très-bien, que tous les chiens possèdent les organes de
l’attachement, du courage, des localités, de l’amour de la progéniture.
Tous n’ont pas non plus un odorat exquis; peut-on dire pour cela
que les autres sont privés du sens de l’odorat? De même tons les
hommes , quoique essentiellement munis des mêmes qualités morales
et des mêmes facultés intellectuelles, ne sont pas appelés à être
génies sous un rapport quelconque. La plupart sont bornés à la simple
disposition, à la capacité, à un exercice médiocre des forces humaines.
Il n’est donné qu’à peu d’individus d’être créateurs. Les Homère ,
les Cicéron, les Euclide, les Raphaël, les Michel-Ange, les Titien,
les Mozart, les Canova, les Saint-Vincent de Paule, etc,, sont rares;
mais tout le monde est sensible aux charmes de la poésie, de l ’éloquence,
de la peinture, de l’architecture, de la musique, des actes
de bienfaisance. Ainsi tout le monde, sauf quelques exceptions., a la
capacité de jouir des productions d’individus plus heureusement organisés.
Pourquoi n’auroit-bp pas les organes de la poésie, de la
sculpture; de la musique, pour la raison qu’on ne sauroit produire
une Iliade, une Sainte-Madeleine, une flûte enchantée? Ces réflexions,
appliquées aux organes, dont la fonction fondamentale ne paroît pas
encore déterminée, empêcheront peut-être mes successeurs de changer
es dénominations que j ’ai adoptées, conformément à la manifestation
tres-energique d’une qualité ou d’une faculté?
H est des hommes présomptueux , qui croient pouvoir faire tout
mieux qu il n a été fait, et qui me disent : « Je crois bien qu’il existe
differens organes dans le cerveau, seulement je doute que l’on doive
admettre ceux que vous pensez avoir découverts. » J’engage ces per
sonnes à publier leurs découvertes, ainsi que les preuves dont elles les
appuient. Si leurs idees sont plus conformes à la nature, si leurs preuves
sont plus convaincantes que les miennes, je les accueillerai avec
d autant plus d empressement, que j’attache une plus haute importance
désûer me d6S ° nCUOnS du CerVeau I ne laissent plus rien à
D’autres encore blâment ma physiologie du cerveau, en ce qu’ils
prétendent que ] admets un trop grand nombre de qualités et facultés
fondamentales et d organes. Il n’y a rien d’étonnant que vingt-sept
a trente qualités^et facultés et autant d’organes, p a ro isL t de bea£-
coup trop nombreux à des savans capables de se faire illusion au
pomt de croire une, deux, trois, tout au plus six forces fondamentales
suffisantes, pour expliquer toutes les qualités et toutes les facultés
de 1 homme.
Lorsque je commençai mes recherches, j’étois bien loin de savoir
ce que ,e découvrirais.. Je m’étois proposé tout aussi peu de trouver
une force fondamentale unique , que d’en trouver vingt-sept. Chacune
de celles que , admets est revêtue des caractères distinctifs de qualités
ou de facultés fondamentales. Chacune remplit les conditions suivantes
enoncees au commencement de ce volume •
1°. Que 1 organe n’est ni développé en même temps que les autres
ni ne se dégradé simultanément avec les autres ; ’
20 Que, dans le même individu, il est plus ou moins développé
que d autres organes , et sa fonction a lieu avec plus d'activité que celle
des autres organes; 1 elle