
grand nombre de facultés, i l s l e s réduisent toujours à ces deux principales.
D’après Aristote , l’ame de l ’homme a des facultés qui lui sont communes
avec les animaux : la sensibilité, l’appétit, la force de se mouvoir.
Elle a aussi des facultés qui lui appartiennent exclusivement : l’intellect
patient, l ’intellect agent, l’intellect spéculatif et 1 intellect pratique.
Bacon distingue deux âmes : l’ame raisonnable et l’ame sensitive. Les
facultés de l’ame raisonnable sont : l ’entendement, la raison, le raisonnement,
l’imagination , la mémoire , l’appétit et la volonté. Les facultés
de l ’ame sensitive sont : le mouvement volontaire et la sensibilité.
Descartes reconnaît quatre facultés principales : la volonté, l’entendement,
l’imagination ét la sensibilité.
Hobbes n’admet que deux facultés principales : connoître et se
mouvoir.
Locke admet l’entendement et la volonté.
Bonnet reconnoît l’entendement, la volonté, la liberté ; et dans son
introduction : sentiment, pensée, volonté, action.
Condillac reconnoît six facultés dans l ’entendement ;, ou sept en
comptant la sensation, origine commune, suivant lui, de l’entendement
et de la volonté : sensation, attention, comparaison, jugement,
réflexion, imagination, raisonnement, et toutes ces facultés ne sont
que des sensations transformées ou modifiées. Il soutient que toutes
les opérations de l’ame, la pensée, l’intelligence, la raison , la liberté,
que toutes les facultés d’une substance spirituelle ne sont que la sensation
transformée ; que toutes les connoissances auxquelles peut
s’élever l ’esprit humain ; que toutes les idées intellectuelles et morales ,
toutes , sans en excepter une seule, sont autant de transformation de
la sensation.
M. Laromiguière compose le système des facultés de l’ame de deux
systèmes ‘ j « le système des facultés de l’entendement, et le système
des facultés de la volonté. Le premier comprend trois facultés particulières
: 1 attention, la comparaison et le raisonnement. Le second
en comprend également trois : le désir, la préférence, la liberté».
« L’ame considérée comme un être intelligent, est une substance
qui se compose de trois puissances; elle a trois pouvoirs, et elle n’en
a que trois; elle a trois facultés, et elle n’en a que trois : l’attention,
la comparaison et le raisonnement. Ces trois conditions sont indispensables,
et elles suffisent à toutes nos connoissances, au plus
simple de tous les systèmes, comme à la plus vaste des sciences. Attention
, comparaison , 'raisonnement; voilà toutes les facultés qui ont été
départies à la plus intelligente des créatures. Par l’attention, nous
découvrons les laits; parla comparaison , nous saisissons leurs rapports;
par le raisonnement, nous les réduisons en système ».
« La sensibilité ou la capacité de sentir, et l’activité ou la faculté
d’agir sont deux attributs inséparables de Famé ».
M. Laromiguière admet i°. l’action de l ’objet sur l’organe , de
l’organe sur le cerveau, et du cerveau sur l’ame; l’action ou la réaction
de l’ame sur le cerveau; la communication du mouvement reçu sur le
cerveau à l'organe qui fait l’objet ou qui se dirige vers lui. II convient
que la différence des esprits ne provient pas du plus ou du moins de
sensation; mais, dit-il, elle ne peut provenir que de l’activité des uns
et de l ’inaction des autres; car dans l’esprit humain, tout peut se ramener
à trois choses : aux sensations, au travail de l’esprit sur les sensations,"
et aux idées ou connoissances , résultant de ce travail. Enfin ,
M. Laromiguière pose la question : « Les opérations de l’esprit varient-
elles comme les objets auxquels elles s’appliquent, ou peut-on les circonscrire.
dans des limites, même dans des limites assez étroites? Par
1 Leçons de philosophie, T. 1, 4e- leçon.