
efforts nombreux de plusieurs générations. Delà, les progrès merveilleux
et toujours continués des arts et des sciences positifs. Un fait nouvellement
observé est toujours ajouté à un autre, et reste enregistré moyennant
les ressources multipliées de la transmission. Ua géométrie, l’astronomie,
la navigation, la physique expérimentale, l ’agriculture, l’anatomie,
la physiologie, la chirurgie, la médecine, etc., ne ressemblent
presque plus à elles-mêmes, sous le rapport de la perfection, d’un
siècle à l’autre.
Il est impossible que j’entre ici dans les détails de leducabilité de
l ’espèce humaine. Il me faudroit écrire toute l ’histoire de la civilisation
des peuples. Je me borne à faire observer que le degré de perfectibilité
est toujours proportionné au degré de la perfection de l’organisation.
C’est pourquoi certaines nations restent pendant des milliers d années
sur le même échelon , sans que l’on puisse toujours accuser de ce retard
la rigueur du climat, l’influence du despotisme ou d’une religion
ombrageuse et superstitieuse, tandis que d’autres nations marehent,
aussitôt quelles sont formées, à grands pas vers la perfection.
La même différence a lieu dans les différens individus de la même
nation et de la même famille. Il est des jeunes gens que rien n’intéresse ;
rien ne fixe leur attention; rien n’est capable de leur faire changer leur manière
d’être : ils restent là où les circonstances les ont placés. D’autres,
au contraire , saisissent le monde extérieur avec une énergique avidité,
remarquent tout; chaque événement est pour eux un motif d’instruction;
tout ce qui leur présente quelque perfection devient pour eux un modèle
à suivre, etc.
Celui qui voudra admirer l’éducabilité dans toute son étendue, n’a
qu’à suivre le développement successif de l’intelligence des e ri fa ns bien
organisés , depuis leur naissance jusqu’à l’âge de dix à douze ans.
Ouelle somme énorme de eonnoissances l’enfant a-t-il déjà acquise à
l’âge de deux ans, où les qualités et les facultés fondamentales particulières
sont encore à peine ébauchées!
Je conclus de toutesces observations, que leducabilité, la perfectibilité,
le sens des choses ou des faits est fondé dans l’homme aussi bien que
dans les animaux, sur un organe particulier, et qu’il doit être rangé dans
le nombre des facultés fondamentales. Les remarques suivantes prouveront
cette assertion jusqu a l’évidence.
Siège et apparence extérieure de Vorgane de Véducabilité,
de la perfectibilité, du sens des choses chez l'homme.
J ai déjà dit que dans l’homme, le cerveau ne s’élève pas seulement
au-dessus du plancher supérieur des orbites, mais qu’il les dépasse
encore en avant; ce qui fait que notre front est plus élevé que celui
des animaux, et que dans beaucoup d’individus, il avance au-delà des
yeux.
Dans le cerveau humain, les circonvolutions x x i,P l. IV PL VI
PL IX , PL XII, PL X I I I , constituent l’organe de l’éducabilité. Plus
ces circonvolutions sont développées, plus la partie correspondante
de la tête est élevée et bombée en avant, et plus l’individu est perfectible
, ou plus son sens des choses sera parfait. Que l’on compare les
têtes dessinées PI. X V 11I, PL X IX , PL XX , PI. XXVI, PL XXVIII
PL X X IX , PL L , PI. L IV , fig. 2, qui appartenoient ou à des imbéciles
on à des personnes dont l’intelligence ou la perfectibilité étoit
très-bornée, avec les têtes dessinées Fl. X X X , PL XLVIII PL LVI
qui marquent la grande perfectibilité et la haute intelligence des personnes
auxquelles elles appartenoient, et on se formera une idée exacte
de la différence de cette organisation.
Je montre ordinairement, dans mes leçons, la tête d’un médecin,
qui jouoit un rôle brillant dans la société par l’immense variété de son
savoir. Il avoit des notions sur tout; mais il adoptoit exclusivement
toute doctrine nouvelle: dn temps de notre immortel professeur Stoll
e étoit le Stollien le plus zélé; lorsque M. Frank ( Pierrej parut, il professa
sans restriction les principes de ce grand homme ; à l’époque où la
doctrine meurtrière de Brown tourna toutes les têtes, il ne prescrivoitplus
a ses malades que de l’opium, du vin, de la serpentaire, du musc, etc. Tout