pendant que les Tartares fubjuguoient l’autre, enfeignant à fes Sujets
cette opinion , que les Pauvres n’aimoient pas. Les Prêtres
firent un Saint du Czar Wolodimer. Ses fucceffeurs défendirent
qu’on fit de nouvelles donations à l’Eglife, & délivrèrent, après de
longues guerres, la Rulfie des Tartares.
Suivant l’Article a 8 de ce Catéchifme, » Dieu infinue lame
» dans le corps, dès que les organes font formés. Elle s’y répand
» auifi-tôt 3 de la même maniéré que le feu s’infinue dans toutes les
« parties d’urt fer rouge. Sa principale demeure eft dans la tête & lè
:» coeur ».
O n admet cependant dans d’autres endroits du même Ouvrage >
la fpiritualité de lame.
Suivant les Articles 18 & 43 de ce Catéchiime, » le feul con-
» fentement par lequel quelqu’un fe deftine à commettre un péché
« mortel, ne donne pas entièrement la mort à l ame, quoiqu’il lut
tinuons pas de faire nos efforts pour appaiier par nos prières & nos aumônes celui qui ayant
un tel pouvoir n’en fait pas toujours ufage} mais qui peut encore accorder le pardon. Il faut
donc conclure de la doctrine de l’Ecriture 8c de l’explication de ce Pere , qu’il nous faut
abfolument faire des prières, de groffès aumônes, & offrir fur-tout le Sacrifice de kMeffe
pour les morts, paifqu’ils ne peuvent pas eux mêmes faire de teUes oeuvres en leur faveur;
66. Que devons-nous penfer du feu du Purgatoire ?
Il n’a jamais été fait mention dans les Livres Sacrés, qu’il exiftat après la mort une
peine temporelle qui purifiât les âmes. Bien plus, c’eft principalement pour cette raifon
que l’Eglife condamne le fentiment d’Origene. Il paroîr allez clair que Pame étant une fois
fépàrée du corps, elle ne peut plus participér à aucun Sacrement Eccléfiaftique ÿ. car fi elle
pouvoir expier par fa propre fatisfa&ion les fautes coromifes, fans doute qu’elle pourrait
recevoir quelques parties du Sacrement de Pénitence. Cette doétrine étant entièrement
contraire à l’orthodoxe, c’eft avec raifon & juftiee que l’Eglife offre le Saint Sacrifice, &
fait à Dieu des Prières pour obtenir le pardon de ceux qui autrefois ontpéché pendant leuc
v ie , 8c non afin qu’ils foient purifiés par les fupplices quils fouffent. Les feules Méfiés,
les Prières & les aumônes que les vivants font en leur faveur , lés foulaient & les rachètent
de l’Enfer.
» faile une grande plaie. Il n’y a de vrai péché mortel, que celui
» qui eft réduit en a£te. Tous les autres font dans la clalTe des péchés
» véniels, qu’on doit expier par des prières & de bonnes oeuvres.
La Ruifie n’a plus de Patriarche depuis Pierre Ier ; il le remplaça
en 1719 j par un Synode toujours fubfiftant. Il eft compofé d’un
Préfident, dignité que le Czar fe réferva pour lui-même , d’un
Viçe-Préfident , qui eft un Archevêque , de fix Confeillers Evêques
, & de fix Archimandrites ou Abbés. Le Synode eft obligé de
porter toutes les affaires importantes devant le Czar dans le Sénat,
où il fe rend en Corps 3 & il fîége au deflbus des Sénateurs ( i ).
O n doit divifer le Clergé de Ruifie en deux Corps, les Moines
& les Prêtres Réguliers , qu’on appelle Popes, Tous les Moines
de Ruifie font de l’Ordre de Saint Bafile, dont ils doivent fuivre la
Réglé. Ils vivent en communauté : il ne leur eft jamais permis de
manger de la viande, mais feulement du poiiTon , des oeufs & du
laitage. Ils doivent même s’abftenir de .ces mets le Carême, les
Lundis 3 les Mercredis & les Samedis pendant toute l’année.
Le haut Clergé, compofé d’Archevêques, d’Evêques, Abbés ou
Archimandrites, eft tiré des Moines ; auifi font-ils obligés de fuivre
Ja même Réglé de S. Bafile 3 mais les Archimandrites font les feuls
du haut Clergé qui réfident dans les Communautés : elles font toutes
foumifes aux Archevêques & aux Evêques. Les Prêtres ne peuvent
pofléder aucune Dignité du haut Clergé : ils font tous mariés ; ils
doivent époufer une vierge avant d’être facrés, & s’abftenir de dire la
Meife, toutes les fois qu’ils n’ont pas été continents la veille avec leur
femme. S’ils deviennent veufs, & s’ils ne font plus néceifaires à la
(1) Strahlernberg, Tome I I , page 103. Suivant M. de Voltaire, Hiftoire de Rufiiô 3
Tome II, p?ge ¿2?, le,Synode a le même rang que les Séhateurç.
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