B A IS PÜB3LIC DE.SITSSUE.
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promis une fécondé dans quelques minutes, je me levai dès Imitant
qu’elle fut forcie. Mon Qçmeftique étoit refté aux bains : ne le
voyant pas yenir au bout d’une demi-heure, j’étois fur le point de
l’envoyer chercher, perfuadé qu’il lui étoit arrivé quelque accident.
Il entra dans le moment que je faifois partir un Ruife ; il alla fe
jetter fur fon l i t ,.fans vouloir dire un mot; il m’apprit enfin, après
bien des queftions, qu’il s’étoit trouvé mal aux bains,. & voulut me
perfuader qu’il en étoit encore fi malade , qu’il en creveroit certainement.
Mon Domeftique étant accoutumé à ces bains, j’attribuai
fon incommodité i des vapeurs pernicieufes dans pareil cas ,.le changement
d’air eft le remede le plus sûr,. & le plus prompt ; je fis ouvrir
en conféquenCe les fenêtres, & j’ordonnai qu’on le laifsât tranquille,
& au bout de deux heures il fut parfaitement remis.
Ce premier eiïài mavoit fi fort dégoûté des bains de Rulfie, que
je fus cinq mois à Tobolsk fans vouloir les éprouver de nouveau ,
maigre toutes les inftances quon me fit à ce fujet. Tout ce que'j’appris
dans cette V ille & dans la fuite de mon voyagé, fur leur utilité,
& la façon de les prendre, excita cependant fi fort ma curioiité, que
je les eflàyai à Ekaterinbourg , à mon retour de Tobolsk : mais je
ne pus foutenir le degré de chaleur que j’y éprouvois. Ne voulant’
point partir de.Ruifie fans avoir vu par moi-même tout ce qu’on
m’en difoit,, je les pris encore chez un Particulier à Saint-Péters--
bourg, deux mois avant mon départ pour la France;.
Ces bains fe pratiquent dans toute la Iluific : les Habitants de
cette vafte contrée, depuis-le Souverain jufqu’au dernier de.fes Sujets
, lés prennent deux fois par femaine , & de la même maniéré*
Tous ceux qui jouillènt de la plus petite fortune ont dans leur mai*
fon un bain particulier „dans-lequel le pere, lamere,.& les enfants
fe baignent quelquefois en même-temps; Les perfonnes du. bas
Peuple vont dans des .bains publics. Il y en a communément pour
les hommes & pour les femmes les deuxfexes font fép.arés par des