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 , ou aux autres perfonnes qui n’ont pas d’Efclaves. Il leur donne  
 à  ce  fujet  un  paffeport pour quelques années  feulement. L ’Efclave  
 ell obligé  de  remettre  chaque année  fes gages à  fon Seigneur, qui  
 lui laiflè ce qu’il juge à propos. 
 Les Seigneurs vendent leurs Efclaves comme on vend ailleurs les  
 beitiaux.  Ils  choififfent parmi eux le nombre  de Domeiliques dont  
 ils  ont befoin :  ils  les  traitent très durement.  Ils  n’ont point civilement  
 droit de yie ni de mort fur leurs Domeiliques ni fur leurs  autres  
 Efclaves ;  mais ayant le droit de les punir  des batoques,  ils  les  
 font  châtier  de  façon que par le  fait  ils  acquièrent moralement  le  
 droit  de  les  punir de mort. 
 Dans les  cas  graves, un Seigneur doit,  fuivant la L o i ,  traduire  
 fon Efclave aux Tribunaux  ordinaires , pour y être jugé.  En  1761  
 le Sénat rendit  une Ordonnance  ,  par laquelle tous  les  Seigneurs  
 ont  la  permilTion  d’envoyer  aux-  Mines tous  les  Efclaves dont ils  
 font  mécontents  ;  mais  les Seigneurs préfèrent &  préféreront toujours  
 de  les châtier,  &   de les conferver,  1 
 C ’eil ce Peuple  affujetti  par  l’efclavage que  gouverne  l’Impératrice  
 d’Anhalt-Zerbil. Génie vafte,  elle connoît le vice d’un pareil  
 Gouvernement, &  ne s’occupe qu’à le réformer. Sans doute quelle  
 ne fe bornera pas à accorder la liberté à la Nobleffe, & que tous fes  
 Sujets  jouiront  de  la même  faveur.  L ’humanité la réclame  ,  &   la  
 politique  même  la  demande.  La  Ruffie  fans  cela ne  préfenteroit  
 qu’un Gouvernement  féodal,  q u i,  çoniidéré  fous  ce  feul  point  
 de  vu e ,  multiplieroit  les  petits  Tyrans,  &  détruirait toutePuif-  
 fance  Souveraine.  Heureufe  la  Nation,  fi  elle  fent  le  bonheur  
 d’être  gouvernée  par  un  tel  Maître  ! Toutes  fes  démarches  tendent  
 au  bonheur  de  ce  Peuple  ,  qui  touchoit  fous Pierre  III  au  
 pioment  de  rentrer  dans  fon. premier  état  de  barbarie,  Elle fait 
 élever  un  Monument à  Pierre 1“ , pour  perpétuer  à  la  poftérité  
 la mémoire  de  ce grand Homme  :  elle  porte l’encouragement dans  
 les  Sciences  ,  dans  les  Arts  ,  dans  toutes  les  parties  de  l’admi-  
 niilration ;  & elle montre à cette même Nation, qu’elle feule  étoit  
 digne de régner fur le Trône de Pierre Ier