font faits communément d’écorces d’arbres. Tout le peuple de R u t
lie a .confervé la barbe : ils portent tous un bonnet.
En comparant l’habillement des hommes Ruflès à celui des Tartares,
ce dernier mérite à tous égards la préférence : il eft noble,
au-lieu que celui des Ruflès eft mefquin. Il n’en eft pas de même de
l'habillement des femmes. Celui des femmes Tartares eft communément
plus riche, mais quelquefois moins agréable. Les femmes
Ruflès portent dans leur maifon , par-deflus la chemife, une tunique
qui leur defcend jufqu’aux talons : elle fe boutonne par-devant.
Quand elles fortent, elles ont une robe par-defliis , & quelquefois
une capote. Leur coeffure reflèmble plutôt à une efpece de chapeau ,
qu’à toute autre chofe : il eft ordinairement orné de copecks Si de
verreries. L ’habillement des filles eft le même, avec cette différence
feulement, qu’elles font toujours coeffées en cheveu?, Si qu’elles
n’ont qu’une efpece de ruban qui leur ceint la tête,
Lorfque je partis de Birna , les Tartares doublèrent les chevaux
à caufe des montagnes qu’il, falloit traverfer , fans vouloir d’augmentation
de prix, ni rien acçepter pour la dépenfe que j’avois faite
çhez eux;
Le chemin devint affreux à peu de diftance de ce Village, Les
montagnes, quoique de peu de hauteur, étoient fi efcarpées, & lapluie
les avoit rendues fi gliflantes, que malgré les efforts de tous les poftil-
lpns réunis à ceux de la plus grande partie des chevaux qu’on atte-
loit à la même voiture, on pouvoir à-peine parvenir au fommet de
la montagne, quoique tout le monde fût à pied. De nouvelles montagnes
en préfentant les mêmes obftaeles fatiguoient d’autant plus
les hommes & les chevaux, que chaque voiture exigeoit la même
manoeuvre. La mienne étant la plus légère , je pris les devants dans
l’intention d’envoyer du premier hameau du fecours aux autres ;
mais on ne put me conduire qu’à un quarp de lieug de l’endroit Oli
je les avoi? laiiTçes,
Jetois