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 iîons dont il eit  affeété.  C e  fyftême des nerfs &  du  fuc  nerveux ,  
 établit  le  fyftême  de nos  fenfations, de  nos idées,  de l’efprit, du  
 génie, & de toutes les facultés de lame penfante. 
 O n  a vu par la formation du fuc nerveux,  qu’il eft le réfultat de  
 nos aliments  combinés avec le fluide univerfel :  il  doit  donc  avoir  
 certains rapports avec nos aliments,  & ,  pour ainlï dire,  au terroir,  
 ainfi  que le fluide qui anime les plantes, 
 L ’efprit  univerfel,  quoique  par-tout  le même, n’agit  fur  nos  
 organes que par le véhicule de l’air, &  des autres fluides fécondai-  
 res de notre atmofphere. Son aélivité & fon jeu dépendent donc de  
 ces  caufes  fecondaires ; & ne  l’éprouve-t-on pas dans  les temps nébuleux  
 &  orageux ? Certaines  perfonnes annoncent même ces événements  
 par  les  incommodités  qu’elles  éprouvent,  &c  ceux qui  
 jouilfent de la meilleure fanté font lourds, pefants ; toute la machine  
 eft affaiflee, parce quel’aétion du fluide univerfel étant embarraffée,  
 le jeu des fluides  qui animent nos  folides, & qui  conftituent l’économie  
 animale,  le font dans le même  rapport. Ainfi s’il exiftoit un  
 climat où ces caufes phyfiques feroient çonftamment  les mêmes, ou  
 dans  un  rapport à peu-près femblable, il eft conftant que les hommes  
 feroient  affeités de la même maniéré,  & qu’ils  auraient rarement  
 du génie. 
 Mais puifque l’atmofpherea une fi grande  influence dans la conf-  
 titution  de  l’homme,  & par conféquent dans fes  facultés ,  les effets  
 de  l’atmofphere  doivent avoir des  rapports analogues  aux différentes  
 hauteurs  du  fol  que  l’homme  habite ,  faifant abftraétion des  
 autres  caufes  locales qui doivent apporter  des exceptions à cette loi  
 générale,  Cette  opinion  eft  un fyftême reçu par rapport aux végétaux. 
  O n  décide dans bien des cas la hauteur du terrein, par la con-  
 noiffance  des  plantes qui y croiffent  ;  &   connoiffant la hauteur du  
 terrein, pn fait les  plantes qu’on doit y  trouver.  Ces faits font dans 
 le nombre  des  vérités  connues, car  on a  encore mieux  obfèrvéleÿ  
 plantes  que les  hommes ; peut-être  parce que  les émigrations'&  le  
 mélangé  des Nations  n ayant  plus laiffé aux hommes  leurs  caracteres  
 originaux,  ils  font devenus  par  cette  raifon plus  difficiles  à  
 faifir ,   ainfi que l’obferve M. Rouffeau. 
 L  atmofphere eft  compofée  de  différents fluides ,  de vapeurs &   
 d’exhalaifons qui  s’élèvent  de la furfaee de la terre. Si l’on imagine  
 l’atmofphere  divifée,  par  couches,  les  premieres contiendront  les  
 parties  les  plus groflieres; & àmefurequ’on s’élèvera, l’air deviendra  
 plus pur,  il aura  plus de reflort,  &  le fluide univerfel aura plus  
 d aétion dans le même rapport. 
 D ’après ces notions, quoique générales, on eft forcé d'admettre;  
 avecM, deMontefquieu,  l’influence  des  climats  fur les Peuples ï  
 peut-être ce grand Homme a-t-il trop étendu fes effets. 
 On  conclut  également  de  ce  qui  précédé, qu’il  eft néceffaire  
 d’avoir égard à la hauteur du fol fur lequel vivent les hommes, pour  
 pouvoir comparer leur caractère au climat. 
 La  Ruffie  n’e ft ,  pour  ainfi  dire,  quune vafte  plaine depuis  
 Saint-Petersbourg  j ufqü a  Tobolsk  : une  chaîne  de montagnes la  
 traverfe  du  Midi  au  Nord au foixante-quinzieme degré de longitude. 
  On trouve dans  différents endroits de cette plaine des endroits  
 élevés ou  plateaux, commeàMofcou, Caey., &  des monticules ou  
 buttes dans d’autres- endroits, ainfi  que fur la' route de Saint-Pétersbourg  
 a  Mofcou ;  mais  elles  font  peu  élevées. J’ai  nivellé  cette  
 plaine  de  Saint-Pétersbourg  à Tobolsk-,   fur  une  diftanGe de près  
 de fept  cents  lieues ,  &   j-ai traverfé & nivellé de la même maniere  
 cette  chame  dans  deux  endroits  différents,  éloignés  de fbixante  
 lieues  environ.  Ces nivellements m’ont procuré avec exaébitude  les  
 hauteurs de toutes les pofitions où j’ai fait des obfervariom en  route-  
 Ces  réfultats-,  combinés avec  la Géographie  &  les autres connoif-  
 feaces  que  j’ai  acquifes fur le Pays,  m’ont  procúreles moyens de