reins brûlants de la Z o n e torride. Si l'on jugeoit mêmet
de la formation des mines de Sibérie par la fituation de
celles qu’on y e x p lo ite , on feroit tenté de croire que la
nature y a fuivi une marche différente de celle des autres
pays . O n ne les trouve pas en Sib é rie , comme par-tout
a illeu rs , dans le fein de ces blocs immenfes de roche rs,
dont la folidité & la continuité forment des chaînes de
montagnes qui traverfent le globe. Les mines font le plus
fo u v en t, en S ib é r ie , dans des endroits peu é le v é s , ÔÇ
à un ou deux pieds de la furface de la terre. L a profondeur
& les difpofitions intérieures de ces mines y pré*
fentent un fp e â a c lé nouveau.
Je ne me fuis pas borné à déterminer leurs polirions
géographiques , je fuis entré dans des détails particuliers
par rapport à celles que j’ai examinées. J’en donne les
plans & les profils : on y voit la d ire â ion des filons j
j ’en ai déterminé, quand je l’ai p u , les forme s , les profondeurs,
les épaiffeurs, ainfi que les dimenfions des
couches des matières qui les féparent, & tout ce qui
doit concourir à donner l’idée la plus e x a â e de l’orga-
nifation intérieure de ces parties du globe.
J’ai rapporté une co lle â ion nombreufe de tous ces
fo ffile s , comme des mémoires pour fervir à leur hiftoire»
J’ai profité à ce fujet des lumières de M. le S a g e , connu
par fes talents dans la Chymie . Ce tte partie offre des
obje ts d’autant plus intéreffants, qu’on pourra avoir recours
aux matériaux que j ’ai rapportés, pour leur çom-,
parer les faits dont je donne le détail,
Q u o iq u e toutes ces connoiffances foient des plus propres
à nous conduire à la d é co uv e r te du méchanifme de
la nature & des agents qu’elle emploie dans fes productions,
il étoit n éceffaire, pour en faire une jufte application
au fyftême géné ra l, de confidérer l ’organifation
du globe fous de nouveaux rapports abfolument inconnus.
L ’épaiffeur de laT e r re foumife à nos connoiffances,
eft compofée de différentes couches de te r re , de fa b le ,
de marne, d’a rg ille , de pierres vitrifiables & calcaires.
O n trouve dans toutes ces co u ch e s , des coquilles marines
; elles forment fouvent des bancs qui traverfent
des provinces entières. T o u te s ces co u ch e s , produits
des fédiments que les eaux ont dépofés dans les ré v o lutions
que le globe a ép rouv é e s , offrent dans les montagnes
, les plaines & les v a llé e s , des phénomènes analogues
à ces événements : ils en fixent l’ordre & les époques
relatives. Mais la folution de ces différents problèmes
fuppofe que l’on connoiffe la hauteur de ces différentes
couches par rapport à un niveau commun, l’incîinai-
fon qu’elles obfervent dans la plupart des montagnes, la
d ireâion de leur pen te , lap o fition des métaux, des minéraux
, & de toutes les matières qui font les produits
de la d eftruâion des fubftances animales & végétales.
L e s connoiffances neuves & lumineufes que nous préfente
le nivellement du g lo b e , m’avoient o ccupé de
tous les temps ; & malgré les difficultés qu’il a fallu vaincre
, le baromètre m’a fourni le moyen d’en conftater la