S O U P E K U S S E ,
ïes autres , étaient morts avant d’avoir atteint cet âge. Je m’arrêtai
dans cet endroit pour faire raccommoder mes traînéaux : j'err partis
auffiTtôtïquils furent,en état ; le thermomètre fe foutenoit toujours
ala mêtne: hauteur de dix-huit a dix-neuf degrés. A ,quelques verffe
de ce Bourg mon traîneau fit une.culbute fi violente, que mon derniers
baromètre fut cafli. Je n’avois point quitté la forêt depuis Kuzmode-
miansh , & jen’ayois rencontré' de clairières que dans les environs des,
habitations : les bois étoient toujours de pins, lapins & bouleaux ;
'dsavpient été brûlés; par accident dans quelques endroits; fur des
dilfcmces de vingt à trente Îieiiés. C ’étoit alors le temps du Cafêmè,
quelès-Ruffel' obfervent avec la plus grande rigidité,: ils nefënour-
riffent'quayec un mauvais pain noir, mal fait’&,m,ai ciiit, & avec,
du gniau qui'a bouilli dam 'de l’eau : lés plus opulents y mêlent de
l ’hinle de.çhènevis. Ils ont pour boilFon de la quouas, qui n’ell autre
î .chofe i^ue _de .léau qu ifë rm enté avec du fon & un peu de farine :
bette lique.ur eft très claire , &c .d’une ^couleur jaunâtre 5 mais plus
aigre que du viriaigré , & d’un goût infupportablepour ceux qui n’y
font pas accoutumés. Dans les autres temps de l’année, ils fe noum
, rilient fur-tout de poidon & de piroquis : les piroquis font des cfpè-
phs dé; pet|ts:pâtés de trois pouces de diamètre, remplis en dedans,
d ’un poiifonqhïlsappèlient fiântki. Us .prennent leur ,repàs fur une
■table, où ils fe" placent autour d’une jatte rempliede gruau [\N. 1 x
les uns font alfis; & les autres fe tiennent debout : de vieilles femmes;
yont dans les maifons à 1 heure des repas, pour, y vendre des pirpq
quis. ■
; Leurs chaumières .offrent un féjoür d’autant plus trille, que là‘
rigUeur des hivers ne.leur permet pas de communication avec lairi
extérieur : lès fenêtres n’ont ordinairement qu’un pied de large fur'
fix pouces de haut ; ils font encore preique privés de la lumière du,
foleil, tout le temps que cet aftre eft dans les fighes méridionaux :
jdors dans une nuit prefque perpétuelle, ils ne font éclairés quç par
Tome I. * F