T A R ï A M i S D E S K A i V I R O T n S D E K A X A W
avoir des chevaux, que je ne pus en partir qu’à neuf heures. Je dé-,
couvris, prefque en fortant de ce Village, une nouvelle chaîne de
montagnes qui s’élevoit infenfiblement, L ’efpace compris entre
la première & celle-ci n’eft qu'une vafte plaine où l'on trouve quelques
collines. Le terrein netoit cultivé que dans quelques endroits*
encore n’y femoit-on que de l'orge; du moins je n’y vis point
d’autre grain.
Le chemin devint mauvais à mefure que j'avançai dans cette chaîne
: elle me parut différente à tous égards de la première. Dans celle-
ci les montagnes étoient quelquefois allongées, & formoienc une
pente douce : les dernieres au contraire, quoique peu élevées, étoient
fi efcarpées, qu’on ne pouvoir les monter qu’avec de grandes difficultés;
le terrein en étoit. même différent. Depuis Tobolsk jufqUa
cette fécondé chaîne , la terre étoit noire & graffe ; dans ces nouvelles
montagnes elle étoit jaunâtre & beaucoup plus ferme.
iA quelques lieues de Birna, l’étourderie d’un poftillon faillit à
me coûter la vie. Les Cochers RufTes, loin de prendre des précautions
pour defcendre les petites montagnes, ainfi que cela fe pratique
par-tout, les defeendent au contraire au galop. Ils paiTent fur
le pont avec la même vîteffe, & parviennent bientôt au fommet de
1 autre colline ; mais s’ils n’enfilent pas parfaitement le pont, la voiture
vole en éclats, fans qu’on puiffe y apporter aucun remede, n’étant
pas poffible de retenir les chevaux dans ces moments. Apres
avoir traverfé la riviere de Tourka, je montai une petite montagne
que je defcendis prefqu’auffitôt. Le chemin étoit tortueux & fur le
bord d’un précipice ; mon cocher alloit avec une fi grande vîteffe
en defcendant cette montagne, que n’ayant pas tourné-allez promptement
dans un coude de ce chemin, les chevaux èn-fortirent, &■ je
vis le moment où les chevaux & la voiture faifoient la culbute dans
Je précipice. Un cheval s’abattit heureufement, je fautai prompte